D'après Christie & Co Allemagne, l'immobilier
mixte en hôtellerie est le "nouveau
modèle qui monte". Aujourd'hui, il est en effet fréquent que des
hôtels s'intègrent dans des concepts architecturaux polyvalents, ou que de
grands groupes hôteliers s'ouvrent à des partenaires extérieurs en créant des
espaces mixtes. "Les hôteliers renouvellent les codes avec des
concepts de halls de réception ouverts. Tandis que les espaces communs des
hôtels se métamorphosent, les espaces fonctionnels conventionnels fusionnent et
nombreuses sont les enseignes qui ajoutent sous le même toit des fonctions
nouvelles et complémentaires",
observe Constanze Maas, directeur
associé Advisory & Valuation chez Christie & Co Allemagne et auteur de
l'étude.
La nouvelle génération d'établissements Holiday Inn a ainsi introduit
l'enseigne Starbucks dans ses locaux. De son côté, 25 Hours Hotels a mis en
place un kiosque opéré en partenariat avec des maisons d'édition et une
boutique éphémère de location de vélos Two Wheels Good, cite l'étude.
Pour expliquer ce mariage entre hébergement et services, Christie & Co avance plusieurs facteurs. À commencer par l'évolution des attentes du consommateur. "Le voyageur d'affaires ne cherche plus seulement un hôtel fonctionnel, mais un endroit où il pourra aussi se distraire sans nécessairement avoir à sortir de l'établissement", estime Constanze Maas.
Par ailleurs, ces concepts verticaux - résultat de l'urbanisation croissante et de la raréfaction des surfaces constructibles dans les centres-villes des grandes agglomérations – permettent de tirer profit d'un espace limité de manière économiquement viable. "Étant donné que les emplacements en rez-de-chaussée sont hautement concurrentiels et chers, de plus en plus d'hôteliers se tournent vers des modes d'utilisation alternatifs", souligne l'experte.
Répartir les
risques
La polyvalence, nouvel Eldorado des hôteliers ?
Pas totalement. Quelques obstacles peuvent entraver son développement, comme une
série d'exigences en matière de construction (par exemple, des circuits
d'alimentation et d'isolation phonique bien calibrés), les coûts opérationnels
- cause de complications s'ils sont mal répartis -, les baux ou encore la
revente. "De nombreux investisseurs divisent les types
d'usage en différents instruments d'investissement. Dans le cas de
projets d'envergure englobant des classes de biens hétérogènes, cela complique
la vente aux investisseurs institutionnels", poursuit Constanze Maas.
Malgré ces bémols, la tendance à la mixité devrait se
poursuivre, prévoit le co-auteur Sebastian
Nowak, car elle permet aux promoteurs et futurs propriétaires de répartir
les risques, tout en créant des synergies propices aux affaires.