"Nous souhaitons apporter toute la
transparence au consommateur, mais ce dernier a-t-il la connaissance exacte de
la réalité d'un contrôle d'hygiène ?"
Par cette phrase, l'Umih résume toute la difficulté qui entoure la mise en
ligne des résultats des contrôles d'hygiène en restauration, dont le dispositif
doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain (lire p. 3). Si
la mesure part d'un bon sentiment, son application fait figure de piège. Le
projet de décret porte sur quatre niveaux d'appréciation, de très satisfaisant
à corriger de manière urgente. Et ils seront représentés sur les sites internet
des ministères de l'Agriculture et de la Consommation, par des smileys selon
toute vraisemblance.
Malheureusement, cette façade simpliste
ouvre un champ d'interprétations et d'interrogations qui fait grincer des dents
la profession. La frontière entre les deux premiers niveaux (très satisfaisant
et satisfaisant) va dépendre, par exemple, de la présence ou non d'un
thermomètre à lecture digitale dans une enceinte réfrigérée. Est-on vraiment,
ici, dans une problématique d'hygiène de nature à modifier l'opinion du
consommateur ? Une autre question se pose : pourquoi, dès lors que la
notion de non-conformité mineure existe, ne laisse-t-on pas au restaurateur un
délai pour rectifier la donne avant l'affichage ?
Surtout que celui-ci devrait rester en
ligne pendant une période d'un an au minimum. En cas de changement de
propriétaire ou de travaux, pas de modification possible. Est-on dans la
transparence... ou dans le millefeuille si cher à nos législateurs ?
Publié par Sylvie SOUBES