En 2010, Lloyd Tropeano et sa compagne, Laetitia Hernandez, ont le coup de foudre pour un lieu improbable : un ancien blockhaus rattaché à un silo de lancement de missile nucléaire. “Jacques Chirac a fait démanteler le site en 1996. Les communes avoisinantes ont acquis ces vestiges historiques. Je venais de quitter Régis Marcon avec qui j’avais travaillé huit ans. J’ai effectué un passage dans la Loire, où j’ai rencontré ma femme. Nous avons alors voulu nous rapprocher de son Vaucluse natal. Nous n’avons pas beaucoup cherché : en 2010, nous avons repris un bunker dans le village de Lagarde-d’Apt, réaménagé en bistrot. Nous avons obtenu une étoile en 2014. Bien que relié à la vallée par une trois voies - puisqu’il fallait bien acheminer les missiles - l’accès reste tortueux. Le cadre est rustique, la terrasse difficilement exploitable car la zone est située à 1100 mètres d’altitude, donc tempétueuse. Pourtant nous avons été très vite complet deux mois à l’avance avec nos menus à 39, 69 et 90 €”, explique le chef qui a délivré plus de 120 plateaux repas par semaine à 40 € dans des épiceries d’Apt et de la région pendant le confinement.
Une cuisine rayonnante dans un cadre spectaculaire et rude
Le plateau d’Albion était doté de 1971 à 1996 de 18 lanceurs de missiles dont trois étaient armés d’ogives nucléaires. “Par sécurité, personne ne connaissait, parmi les 18, les missiles qui les portaient.” Les murs du Bistrot de Lagarde mesurent un mètre de largeur en béton armé : même installer une étagère est redoutable.
“Il a fallu deux jours pour percer une porte pendant nos travaux. Le bâtiment réaménagé de 40 m2 reste dans son jus, même la ligne téléphonique militaire que nous utilisons est d’origine. Nous avons une capacité de 30 places mais depuis la crise sanitaire, nous accueillons seulement une vingtaine de clients”, ajoute Lloyd Tropeano, de nouveau complet deux mois à l’avance.
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Publié par Francois PONT