« Pour une réouverture de nos établissements début décembre dans le respect des protocoles sanitaires !
Monsieur le Président de la République,
Quand bien même nous sommes tous conscients de la nécessité de respecter les mesures sanitaires, il y a de plus en plus, à travers ce 2ème confinement, un véritable sentiment d’injustice qui se traduit par la colère et le désespoir de nombreux acteurs de l’économie qui se sentent stigmatisés et mis à l’écart de la société !
C’est toute leur vie professionnelle et sociale à travers leur entreprise qui sont prêtes à fermer définitivement comme s’ils étaient « non-essentiels » pour notre société tandis que d’autres peuvent s’entasser dans les transports publics, se retrouver dans les cantines de la restauration collective ou faire la queue dans les rayons des grands magasins dits « essentiels » ! Alors que nous avons tous besoin de Solidarité dans cette période très difficile, la gestion de cette Crise Acte II nous fait penser à l’adage « diviser pour mieux régner » car nous constatons que toute une partie de cette population active est sacrifiée comme si nous devions nous « critiquer » les uns contre les autres par rapport à nos intérêts catégoriels.
Je vous le dis solennellement, Monsieur le Président, nous avons besoin d’urgence, autour de vous, face à cette Crise sans précédent, d’une Nation Unie qui doit faire preuve de pragmatisme et de cohésion où chacun se sente respecté et utile pour redresser notre pays.
Pour ce faire, il est temps de poser un calendrier de réouverture avec un vrai souci de concertation et de cohésion sans stigmatiser et sans opposer les différents acteurs de notre économie tout en faisant respecter les différents protocoles sanitaires nécessaires.
Parallèlement, comme vous devez le constater les différents dispositifs gouvernementaux mis en place comportent des carences, des injustices voire des incohérences : Pourquoi demander un « taux bureaucratique » si élevé de 50% pour le Fonds de Solidarité alors que 30% serait plus juste pour des indépendants qui sont déjà victimes de cette crise économique ? ils vivent cela comme une double peine, alors que l’idée de départ est de les aider ! Autre exemple : notre structure Tables & Auberges de France Développement créée en 2009 à la demande de l’Administration Fiscale pour être assujettie à la TVA et qui a répondu en Juillet et Septembre aux critères du Fonds de Solidarité n’a pu obtenir cette aide sous prétexte que le code APE de notre organisme ne relève pas du secteur de l’Hôtellerie Restauration !
Malheureusement, les exemples sont beaucoup trop nombreux d’où ce décalage entre la parole présidentielle et la réalité du terrain que nous vivons tous. D’autant qu’aujourd’hui il y a urgence, trop d’entreprises sont en train de mourir avec autant de drames humains et familiaux qui se dessinent pour cette fin d’année et 2021. Par conséquent, nous avons besoin d’une Administration qui doit faire preuve de discernement et de pragmatisme et moins bureaucratique.
Il est donc urgent d’agir au plus près de la réalité du terrain de ce que nous vivons financièrement au quotidien pour nos entreprises tout en prenant la mesure de ce vent de révolte qui se lève dans notre pays car cette crise sanitaire et économique engendre une crise sociale voire sociétale qui peut déboucher, à court terme, sur une crise politique.
Dans cette période exceptionnellement dangereuse, nous avons tous besoin d’un soutien et d’une solidarité exceptionnelle ! Pourquoi ne pas imaginer au même titre que le Conseil de Défense, un Conseil National de la Solidarité pour les « non-essentiels » qui se meurent ? Comme vous pouvez le constater, cet appel au secours traduit une réelle détresse humaine afin de sauver tous ces « petits soldats » de l’économie que sont les hôteliers, restaurateurs, artisans, producteurs locaux et fournisseurs avec qui nous travaillons : tous ces anonymes qui ne veulent mourir !
Bien entendu, nous sommes à votre écoute pour un protocole sanitaire renforcé mais nous devons réouvrir dès que possible afin de limiter cette catastrophe économique et sociale qui nous attend : il s’agit de près de 30 000 établissements représentant plus de 500 000 emplois directs et indirects locaux autour de ces différentes filières qui seront détruits si nous ne mettons pas au plutôt un calendrier de reprise d’une part, un véritable Plan de Redressement d’autre part (En effet, un « Plan Marshall » pour 2021 s’avère désormais indispensable pour les Cafés Hôtels et Restaurants avec une vraie enveloppe dédiée à ce secteur d’activité en concertation avec les organisations syndicales et fédérations représentatives).
Comptant sur votre compréhension, Monsieur le Président, face à cette urgence économique et sociale pour une date de réouverture début Décembre dans le respect des protocoles sanitaires renforcés au sein de nos établissements.
Gastronomiquement vôtre.
Jean LANAU, Président Fondateur
Fédération Nationale des Tables & Auberges de France
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jeudi 19 novembre 2020