Jean Sulpice : « J'ai été très surpris et j'ai du mal à réaliser. Je le vis comme un encouragement à poursuivre dans la voie que je me suis tracée. La plus grande difficulté dans le métier, c'est de durer et on a encore beaucoup à prouver. Je crois que c'est un chemin de vie qui est couronné. J'ai commencé à 15 ans en 1995 comme commis. J'ai créé mon restaurant gastronomique à Val-Thorens avant de reprendre il y a quelques mois l'Auberge du Père Bise.
Je remercie Côme de Chérisey, président de Gault&Millau et Marc Esquerré, rédacteur en chef du guide, mais aussi mes clients, mes fournisseurs et mes équipes qui donnent le meilleur d'eux-mêmes. Je veux rendre hommage à Marc Veyrat grâce à qui j'ai compris qu'une cuisine différente était possible et chez qui j'ai eu la chance de rencontrer mon épouse Magali qui tient un rôle très important à mes côtés. D'ailleurs, Mme Bise a vendu sa maison à un couple dont elle a perçu la détermination à poursuivre l'oeuvre de sa famille.
Quand je vois la liste des noms des chefs qui ont reçu le titre de cuisinier de l'année Gault&Millau, je suis sidéré d'en faire partie aujourd'hui. Jamais je n'ai imaginé que cela m'arriverait un jour ».
Que représente pour vous le transfert de Val-Thorens à Talloires ?
Jean Sulpice : « Magali et moi sommes venus à Talloires pour pouvoir nous exprimer dans la durée. Nous arrivons avec nos quinze années d'expérience à Val-Thorens afin de les faire fructifier. A Val-Thorens, la cuisine n'avait pas été conçue pour un restaurant gastronomique de très haut niveau. En nous installant à l'Auberge du Père Bise à Talloires, nous avons fait le choix d'avoir un outil de travail qui nous permettrait de fonctionner dans de meilleures conditions et d'avancer. Ici, avec une cuisine conforme à ce dont je rêvais, nous avons pu non seulement nous organiser de façon plus efficace mais aussi nous améliorer. Nous avons acquis une maturité qui nous a permis d'oser ce pari, avec le soutien de ma banque de coeur, le Crédit Agricole. Mon credo ? Entreprendre et prendre des risques pour faire évoluer ma cuisine dans mon terroir, celui dans lequel j'ai grandi et qui m'inspire ».
Publié par Nadine LEMOINE