C'est une heureuse initiative qu'a eu un petit hôtel du 17e arrondissement, le Glasgow Monceau. Il a associé la célèbre figurine Playmobil à sa nouvelle apparence d'hôtel design et zen, après cinq années de travaux importants consacrés à la rénovation de toutes les chambres, à l'aménagement des espaces rez-de-chaussée, à celle du patio et enfin à l'embellissement de la façade. "Nous avons commencé en 2007, et achevé la dernière touche cet été avec la façade", déclare la jeune directrice Carima Boggio. Mais cela en valait la peine. En effet, dans cette petite rue tranquille du 17e arrondissement, l'hôtel ne peut plus passer inaperçu avec sa façade blanche aux reflets verts, et ses effets de boiserie par bandeaux d'aluminium posés sur chaque panneau de la façade, ses grandes baies vitrées sans rideaux. L'hôtel agit comme un aimant sur les badauds. "Les gens passent et s'arrêtent, ils n'en reviennent pas de voir un hôtel design dans le quartier", déclare le gérant Patrick Hayat.
Il a lui-même conduit les travaux avec la directrice de l'hôtel, choisissant avec soin les éléments de décoration sur les conseils des architectes, inspirateurs du concept global. Celui-ci se décline en deux couleurs, gris et vert, jouant sur les nuances, mais uniquement avec de la peinture bio "pour la douceur de ses teintes", déclare la directrice. Enfin l'utilisation d'objets insolites, réinventés pour l'occasion, lui confère ce style design atypique comme ces rideaux faits de roulements à billes placés sur des tringles, séparant les espaces pour en faire des lieux plus intimistes, tout en jouant sur la transparence donnée par leur fluidité. Les tables en aluminium sont également des créations uniques, et le papier peint en imitation tôle ondulée de chez Osborne donne un effet quasi magnétique à la pièce. L'impression générale reste très lumineuse et gaie dans ses parties communes. "Nous avons ostensiblement détourné les objets de leurs fonctions", déclare le gérant. "Cela donne une impression d'esthétisme, mariant à la fois un style design à un look vintage. Les clients adorent d'autant plus qu'ils sont très surpris du prix de la nuitée puisque nous sommes à 110/120 € de prix moyen", déclare Patrick Hayat.
"Les figurines jouent avec la réalité"
Mais ce qui fait aujourd'hui la notoriété de l'hôtel c'est incontestablement l'exposition de photos des scènes Playmobil. "Cela nous a valu un succès énorme. Les gens adorent", souligne le gérant. Il faut dire que les reproductions du photographe Richard Unglik sont plus vraies que nature, comme ce tableau reproduisant la couverture du disque Abbey Road avec les Beatles représentés en figurines Playmobil traversant la rue, ou ce tableau de Michel Ange avec les anges en petites figurines, un vrai travail d'artiste. "J'ai pensé que les Playmobil allaient bien avec notre réflexion, qui consiste à mettre sa patte sur l'existant. Transformer le réel, nous le faisons toujours en achetant des hôtels et en les transformant à notre guise", dit-il. "Les figurines Playmobil jouent aussi avec la réalité, et chacune des reproductions photographiques est une interprétation personnalisée d'un document existant."
Et pour le choix des dates de l'exposition, l'hôtel a également visé juste car la célèbre petite figurine inventée en 1971 est un symbole pour tous et va fêter son 40e anniversaire. Ainsi, début 2012 l'entreprise a déclaré avoir réalisé 2,5 milliards de figurines depuis sa création et fabriqué 3 700 personnages différents depuis 1974. Pour toutes ces raisons, l'exposition de photos fait le buzz dans Paris et attire visiteurs et médias du monde entier, ravis de découvrir ce tout nouvel hôtel design, au fin fond de ce quartier du 17e typiquement parisien avec son style moderne et reposant. Une réussite pour ce jeune propriétaire à la tête de cinq établissements parisiens, qu'il possède en partie, en totalité ou en management au sein de sa société Patrick Hayat Hotels.
Publié par Évelyne de Bast
