Paris 2024 : un premier bilan très mitigé pour les CHR

Malgré l'engouement des Français et des touristes venus pour l’occasion, les Jeux olympiques n’ont pas été la manne attendue pour tous les professionnels des CHR, loin de là.

Publié le 27 août 2024 à 09:30

Après les Jeux olympiques, les compétitions paralympiques de Paris concluront, le 8 septembre, un été inédit pour la capitale. Si l’organisation, la sécurité, les transports et la question de la fréquentation ont régulièrement alimenté les débats, les jeux ont finalement suscité un fort et inattendu engouement dans l’opinion publique.

Du côté des professionnels des CHR, le tableau est bien plus contrasté. S’il faudra encore attendre pour obtenir un bilan économique précis, Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France, et Frank Delvau président de l’Umih Paris Île-de-France, ont déjà commencé à faire les comptes. Et si certains professionnels ont tiré leur épingle du jeu, c’est loin d’être le cas de tous.

 

Une capitale vidée

Pour Frank Delvau, il faut distinguer trois périodes : du 1er au 18 juillet, puis du 18 au 26 juillet avec la mise en place des périmètres de protection autour des sites de compétition et l’instauration des zones grises, rouges et bleues, et la période des Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août.

La chute d’activité a été constatée dès début juillet, aussi bien pour l’hôtellerie que la restauration. De nombreuses entreprises ont mis en place le télétravail, et de nombreux Parisiens qui ont préféré déserter la capitale. “Pour la restauration traditionnelle, brasserie et bar, sur Paris et l’Île-de-France, cet été a été mauvais pour ne pas dire désastreux. Cela a commencé en mai avec une météo désastreuse, déclare Pascal Mousset. Les 15 jours qui ont précédé la cérémonie d’ouverture, du 14 au 26 juillet, les établissements à Paris ont perdu au minimum 20 à 30 % de chiffres d’affaires, voire 70 %.” Franck Delvau annonce une baisse de l’ordre de 80 % pour les établissements situés en zone grise. En cause, les télétravailleurs et les autres clients ne se sont pas approprié le système des QR codes mis en place par la préfecture et permettant d’accéder à ces zones de sécurité, et ont tout simplement renoncé à se déplacer.

 

La restauration traditionnelle la plus touchée

Les restaurants traditionnels, brasseries et bars ont vu disparaître leurs clientèles habituelles. Une fois que l’étau sécuritaire s’est desserré, après la cérémonie d’ouverture, les résultats de la restauration traditionnelle, des bars et brasseries sont plus nuancés : seuls les établissements autour des sites de compétition ont profité d’un afflux de clientèle. “La clientèle habituelle a déserté Paris et n’a pas été remplacée par les touristes, qui ne venaient que pour les JO et non pour visiter. Une clientèle très familiale, qui allait dans la grande distribution et restait consommer dans les sites de compétition ”, explique Pascale Mousset. En effet, les musées ont enregistré une chute 30 % de leur activité et les taxis une baisse de 40 %.

Les chaînes de restauration ne s’en sortent pas mieux. “Au niveau national elles ont accusé de baisse de 12 % de leur activité. Les gens étaient devant leur télé pour regarder les épreuves, ils ne sortaient pas. Uber et la grande distribution sont les deux grands gagnants de ces Jeux”, affirme Pascal Mousset.

 

Quinze jours bénéfiques pour l’hôtellerie

Du 26 juillet au 11 août, le taux d’occupation de l’hôtellerie haut de gamme a grimpé jusqu’à 85 % à 90 %. De très bons résultats qui s’expliquent grâce à la privatisation des établissements par les médias, les sponsors et d’autres entreprises internationales. Et les prix ont été multipliés par deux, phénomène courant pendant une forte activité comme la Fashion Week, explique Frank Delvau.

Si ces 15 jours ont été excellents pour l’hôtellerie, Pascal Mousset souligne que le soufflé est retombé dès la cérémonie de clôture, le 13 août, tous les hôtels retombant à 40 ou 50 % de taux d’occupation. “Un chiffre assez bas, plus bas que l’année de référence en 2023. Il y a un effet jeux qui ne compense pas sur l’année la baisse d’activité avant et après. Pour les hôteliers, 2024 n’est pas une bonne année.” Frank Delvau évoque de son côté des prévisions sont de 65 % de TO pour l’hôtellerie pendant les Jeux.

Reste à connaître les chiffres définitifs. Le GHR et l’Umih ont diligenté des enquêtes auprès de leurs adhérents, afin d’établir un bilan de leur activité pendant les Jeux olympiques.


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Publié par Pascale CARBILLET



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