Selon le panel CREST de NPD Group, la fréquentation en restauration commerciale continue de chuter avec une baisse de 2% en 2012 par rapport à l'année précédente. Parallèlement la dépense moyenne par visite a augmenté de 1,7%, ce qui compense en partie le recul de fréquentation et maintient au final les dépenses totales en restauration (-0,3%).
« Les données du panel NPD CREST montrent que la situation est actuellement beaucoup plus inquiétante pour le secteur de la restauration que lors de la crise du marché en 2009. Le marché reste encore en recul par rapport à 2009, une année qui était pourtant déjà touchée par la crise », estime Christine Tartanson, directrice de la division Foodservice de NPD Group qui ajoute : « De plus la province, qui avait résisté en 2009, est encore plus affectée que l'Ile-de-France, en particulier les régions fortement touristiques du Sud-Ouest et du Sud-Est qui enregistrent respectivement un déclin de 6% et 5 % des visites en 2012, comparé à l'année précédente. »
Plus d'échappatoire à la crise
Autre phénomène préoccupant pour le secteur de la restauration commerciale, tous les segments sont rattrapés par la crise, même la restauration rapide qui avait été relativement épargnée par le durcissement des conditions économiques en 2009 et 2010. En effet, elle enregistre une baisse de 2% des visites en 2012 par rapport à l'année précédente. « Sur les premières années de crise (2009-2011), la restauration rapide avait bénéficié d'un report des dépenses venant de la restauration à table, un circuit plus coûteux pour les consommateurs. En 2012, les Français ont continué de réduire leurs dépenses affectant même les segments de la restauration commerciale les plus attractifs en termes de prix», explique Christine Tartanson.
La restauration à table reste cependant le circuit (1) le plus durablement touché par le ralentissement économique et a subi un recul des visites de 2% en 2012. Ce circuit a ainsi perdu 72 millions de visites depuis le début de la crise en 2009. « Les Français rognent sur leurs dépenses par les deux bouts : le plus cher avec les sorties conviviales au restaurant le soir et le moins cher avec les pauses snacking. En d'autres termes, les Français ne maintiennent plus que les dépenses incompressibles. Seul le moment du déjeuner en restauration rapide et à table progresse en 2012 », commente Christine Tartanson.
La chasse à tous les extras
Le panel CREST de NPD Group montre enfin que globalement moins de produits sont consommés par les Français en restauration à table et en restauration rapide. Le nombre de produits consommés par visite sur ces deux circuits a effectivement baissé de 3% en 2012 par rapport à 2011. Les Français ont particulièrement réduit leur consommation de boissons chaudes et de desserts de manière générale.
« Au regard de la crise profonde de la restauration commerciale en 2012 et des facteurs clés de croissance qui sont touchés, comme le moment du dîner, les sorties en famille ou encore le nombre moyen de produits consommés, nous estimons qu'il sera difficile pour le marché de se redresser en 2013, conclut Christine Tartanson. La fréquentation devrait continuer de se contracter de façon comparable à 2012. Seule une amélioration de la confiance des ménages au cours de l'année pourrait permettre un rebond du marché. En outre, la restauration d'entreprise, qui avait bien résisté en 2012, risque désormais de subir les répercussions du chômage au second semestre 2013".
Une note positive cependant pour éclairer ce sombre tableau, les seniors continuent de soutenir le marché et de sortir en restauration à table comme rapide. La contribution de cette clientèle devient plus importante et représente désormais 19% des visites en restauration commerciale, autrement dit un client sur cinq. Ils devraient continuer de soutenir le secteur en 2013.
(1) La restauration commerciale inclut ici deux grands circuits : la restauration avec service à table (cafés/bars/brasseries, restauration à thème et non thématique) et la restauration rapide (fastfoods, vente à emporter/livrée, sandwicheries, boulangeries, traiteurs, GMS, cafétérias).
Publié par L.C.