Des années après sa fermeture, la gare de Champagnac-la-Rivière, petite commune rurale à 40 km de Limoges, connaît une nouvelle jeunesse. Sauf, que depuis le 15 mars, ce ne sont pas des voyageurs qu'elle accueille mais les clients du restaurant de Charles-Antoine Darfeuilles, La Gare. Après avoir travaillé dans l'évènementiel à Pau (64), le propriétaire a été rattrapé par sa passion pour la gastronomie et son envie d'entreprendre. De retour au pays, il découvre un jour, cette gare fermée depuis des lustres. Un coup de coeur. À l'automne 2011, il rachète les bâtiments.
Complètement rénové, l'ancien dépôt de marchandises abrite aujourd'hui le restaurant. Dans une déco à la fois campagne et industrielle, la salle très lumineuse de 100 m2 peut accueillir une quarantaine de couverts. Quant à la gare en elle-même, elle devrait dans un second temps accueillir des chambres d'hôtes. Pour arriver à son terme, le projet a nécessité un investissement d'environ 350 000 €. "Vu l'actuelle frilosité des banques pour financer les créations d'entreprises, le projet n'aurait pu voir le jour sans l'aide d'Initiative Haute-Vienne", souligne ce jeune chef d'entreprise.
"Boulot-bistro-gastro"
Dès lors, Charles-Antoine va suivre une formation au pôle HRA du greta Haute-Vienne au lycée Jean Monnet de Limoges. Aujourd'hui, c'est un chef enthousiaste et épanoui qui mise sur une cuisine simple à partir de produits frais et locaux. "Je n'ai pas la prétention d'inventer quoi que ce soit, je m'efforce de cuisiner des choses simples et bonnes autour d'une carte réduite", revendique ce chef qui refuse tout formatage. Dans un secteur rural assez isolé Charles-Antoine sait qu'il ne doit négliger aucune clientèle.
"Ouvert 7 jours sur 7, je pars sur un concept boulot-bistro-gastro. À savoir que le midi en semaine, c'est un menu ouvrier à 13,50 €. Les soirs de la semaine, c'est ambiance bistro avec des plats canaille et un menu à 18 €. Quant au week-end nous proposons un menu plus gastro à 29 €", explique ce chef qui n'hésite pas à sortir de sa cuisine. "Chaque dimanche soir, j'ai décidé de faire de ce repas un moment de convivialité. J'installe une grande table au milieu de la salle et je mange avec mes clients." Une belle idée qui alimente le bouche-à-oreille positif qui, depuis l'ouverture, assure des débuts prometteurs à La Gare.
Publié par Fabrice VARIERAS