L'Hôtellerie Restauration : Quel bilan faites-vous de l’année 2021 ?
Laurent Barthélémy : D’un point de vue touristique, je suis fier d’appartenir à un territoire dont les habitants ont réappris à partir en vacances chez eux. Malheureusement, il a fallu attendre que nous ayons une grosse crise sanitaire pour s’apercevoir que nos métiers et notre filière sont importants pour la vie régionale. Il faut tout faire pour rester des acteurs indispensables du tourisme et être reconnus en tant que tels. Du côté des entreprises, il y a eu des difficultés. Mais aussi un vrai service, un dialogue avec les services de l’État et de la région.
Quelles ont été les difficultés ?
De la même façon qu’en 2020, il y a eu de très longues fermetures administratives. Il faut se rappeler que nous n'avons réellement rouvert qu'en juillet 2021. Les aides ont été là pour que les entreprises survivent. Nous ferons le bilan de la consolidation de ces entreprises une fois qu’elles auront remboursé leur PGE et qu’elles continueront à vivre et être viables dans le temps.
Cette période nous a permis de nous remettre en question, de travailler différemment, d’évoluer. La région Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas aux problèmes de recrutement. Nous nous interrogeons sur comment attirer les salariés, les fidéliser. La très grande majorité de nos chefs d’entreprise sont convaincus que la qualité de vie au travail va au-delà du simple salaire à la fin du mois, même si cela reste une condition importante.
Beaucoup d’argent est mis sur la table par les services de l’État pour des formations à destination des demandeurs d’emploi, que nous n’arrivons pas à remplir. En 2021, la Région, Pôle emploi et Akto ont financé une formation à 137 demandeurs d’emploi. Mais cela ne suffit pas à combler les besoins en main-d’œuvre. Il y a des améliorations à faire sur le logement, le transport, etc. Malheureusement, nous ne sommes pas seuls autour de la table.
Considérez-vous qu’il y ait de nouvelles tendances depuis la crise sanitaire ?
Les clients qui sont restés enfermés pendant des mois ont la volonté de visiter notre région dès qu’il fait beau. Preuve en est avec la fréquentation énorme qu’il y a eu pendant les vacances scolaires de Noël et février à la montagne. Il va commencer à faire beau, nous allons avoir du monde dans les stations balnéaires, c’est sûr et certain. En revanche, nous avons toujours beaucoup de difficultés sur la partie tourisme d’affaires. Les habitudes de travail sont devenues différentes pour eux avec le distanciel et de nombreux congrès ont été annulés.
Dans de nombreuses villes, les mairies ont autorisé l’agrandissement des terrasses durant cette période de crise. À La Rochelle par exemple, cette extension va demeurer pour la saison mais à un prix plus élevé. Est-ce un problème ?
Sincèrement, je pense que les mairies, dans leur très grande majorité, ont joué le jeu de l’extension des terrasses. Cela a permis à de nombreux établissements de pouvoir travailler très sereinement. Il faut que tout le monde comprenne la terrasse fait partie du domaine public. Ce n’est pas simple à entendre, mais c’est la vérité. Tout le monde veut étendre ses tables, mais il ne faut pas générer de la concurrence déloyale à ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir de terrasses.
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Publié par Amélia BLANCHOT