Le cabinet de conseil en immobilier d'entreprise CBRE vient de publier une note de conjoncture sur l'hôtellerie se basant sur des données de l'Insee et du cabinet Deloitte - In Extenso. Après la très bonne année 2010 dans l'hôtellerie, la fréquentation en 2011 a été à la hausse, avec 23 millions de nuitées dépensées sur le sol français. La fréquentation globale a avoisiné les 56 % de taux d'occupation, en hausse par rapport à l'année précédente. L'année 2011 a été marquée par une hausse de la clientèle française (+ 3,2 %) et des nuitées d'affaires (+ 3,5 %) et une quasi-stagnation de la clientèle européenne (+ 0,4 %) même si elle représente toujours 75 % du marché. L'étude souligne également la hausse des clientèles nordique (+10,5 %), chinoise (+ 25,2 %) et sud américaine (+14,3 %) alors que certains clients traditionnels comme les Britanniques (- 2,9 %), les Italiens (- 8,4 %) et les Espagnol (- 2 %) sont en net recul. Enfin, la fréquentation a été forte dans toutes les catégories d'hôtels, mais plus particulièrement dans les 3 étoiles (+7,2 %), et 4 et 5 étoiles avec + 27,3 %.
En 2012, en revanche, la fréquentation hôtelière est en baisse sur les cinq premiers mois par rapport à la même période en 2011, avec néanmoins un taux d'occupation stable à 55,9 % s'expliquant par la hausse de l'offre, en partie sous la forme d'un élargissement des périodes d'ouverture. Le RevPAR continue de progresser, surtout sur le haut de gamme (+ 4,2 %). Pour la fin de l'année, les professionnels sont beaucoup plus réservés que l'an dernier, l'incertitude économique obligeant à rester prudent.
L'investissement, toujours aussi attractif
En 2011, avec une conjoncture favorable, l'hôtellerie a attiré les investisseurs : 1,5 milliards d'euros ont ainsi été investis dans le secteur. Paris a concentré les plus grosses transactions. Au premier semestre 2012, "malgré un resserrement des conditions de crédits, avec des critères d'octroi plus exigeants" et "une inadéquation entre l'offre et la demande", le secteur a fait preuve d'un bon dynamisme. Selon CBRE, l'offre s'est plutôt orientée vers des établissements de grande qualité bénéficiant d'une bonne localisation. Le cabinet d'experts constate une bipolarisation des ventes, qui se concentrent surtout sur la région parisienne et dans le sud de la France. Ainsi, "si les taux hôteliers (murs et fonds) n'ont pas évolué pour Paris intra-muros (entre 6 % et 7,5 %), ils ont été revus à la hausse au 1er juillet pour le centre-ville en régions, avec des rendements situés entre 8 % et 9,5 %."
Enfin, pour la fin de l'année 2012, CBRE prévoit la conclusion de la vente des hôtels Starwood Capital dont le Martinez à Cannes, le Concorde Lafayette et l'Hôtel du Louvre à Paris et le Palais de la Méditerranée à Nice (montant estimé à 700 M€). Hormis cette transaction phare, le rythme des investissements restera au même niveau, puisque "les fondamentaux sont là, à savoir une bonne fréquentation hôtelière, avec une activité de congrès importante dans la capitale," Paris étant en effet classée 2e ville de congrès au monde d'après l'International Congress and Convention Association.
Publié par Évelyne de Bast