Alors que le réemploi fait son chemin en restauration, l’European Paper Packaging Alliance (EPPA), qui regroupe les principaux acteurs des emballages alimentaires en papier-carton, contre-attaque en publiant une analyse de cycle de vie réalisée par le cabinet danois indépendant Ramboll. Cette étude, publiée en janvier 2021 et réactualisée, compare la performance environnementale de la vaisselle papier-carton à usage unique et de ses alternatives réemployables (tasses, couvercles, assiettes, récipients et couverts), dans un établissement de type restauration rapide. Seule la consommation sur place est prise en compte dans cette analyse, et non la livraison ou la vente à emporter.
2,8 fois plus d’émissions d’équivalent CO2
Une vaisselle en plastique dur (PP) lavée sur place produirait 2,8 fois plus d’émissions d’équivalent CO2 qu’un emballage à usage unique en papier-carton, et 2,2 fois plus de particules fines. Elle consommerait 3,4 fois plus d’eau et de ressources en énergie fossile, et 3,3 fois plus de ressources minérales. L’acidification terrestre serait 1,7 fois plus élevée. La vaisselle traditionnelle en céramique, verre et métal, évaluée elle aussi, offre des résultats équivalents. Les systèmes réemployables ne présenteraient un meilleur impact qu’en matière de rayonnements ionisants (issus de la production d’électricité à partir du charbon et des centrales nucléaires), d’eutrophisation* et de destruction de la couche d’ozone.
L’étude enfonce encore le clou en soulignant que la vaisselle réutilisable est en grande partie constituée de matières non renouvelables, majoritairement en provenance d’Asie, et qu’elle s’appuie sur des systèmes de lavage industriels gourmands en énergie, en eau et en détergents.
* Cette pollution aquatique résulte habituellement des engrais à base de nitrate qui s’écoulent des champs, des déchets animaux et des eaux usées rejetées en milieu naturel.
#transitionécologique#
Publié par Violaine BRISSART