Le domaine de Kerbastic à Guidel (Morbihan), demeure de la famille de Polignac pendant six générations, est devenu en 1996 la propriété de la Fondation Polignac-Kerjean créée par l'un des derniers héritiers de la famille, le prince Louis de Polignac. Site remarquable apprécié des artistes, il est transformé en hôtel de 17 chambres en 2011 et obtient sa classification 4 étoiles.
La princesse Constance de Polignac devient en 2002 présidente du conseil d'administration de la fondation. Très engagée dans la protection de l'environnement, elle souhaite alors donner une nouvelle impulsion au domaine reposant sur trois thèmes : culture, nature et santé.
En 2010, Kathleen Barbier est nommée directrice générale pour mettre en oeuvre cette démarche globale : "Tout a commencé avec la production agricole. La princesse de Polignac avait rencontré Pierre Rahbi, le chantre d'une agriculture biologique respectueuse de l'environnement, et a confié à Édouard Bouin, consultant en environnement, la mise en place des process". Il s'agit d'une démarche globale, le respect de l'environnement se mêlant à des actions plus 'sociétales'. Par exemple, les cultures maraîchères et le potager sont confiés à des associations locales de réinsertion., certaines parcelles sont prêtées à de petits producteurs locaux… Les 168 ha du domaine sont cultivés en bio. Pour autant, la démarche reste souple : "Nous ne cherchons ni un label ni une certification", explique Kathleen Barbier. "Quelques légumes sont revendus par les Amap mais la plupart sont servis au restaurant. Ils sont travaillés par le chef Raphaël Dubroeucq, qui privilégie les recettes locales et lorientaises."
Doubler la capacité de l'hôtel d'ici 2016
Dans cet immense domaine au charme romantique, l'hôtel reste discret et peu mis en valeur, alors qu'il est pourtant au coeur du projet. Les chambres, rénovées en 2002, accueillent les artistes venus à l'occasion de festivals locaux (dont le festival de musique de Polignac) et une clientèle individuelle de passage, principalement belge et anglaise. "Nous manquons de chambres pour élever nos marges", précise Kathleen Barbier. En effet, malgré un prix moyen de 220 € la chambre, et un ticket moyen de 65 € au restaurant, l'hôtel peine à obtenir une marge bénéficiaire. Un nouveau projet "d'environ 3 M€" porte sur la réalisation de 15 chambres supplémentaires, un spa et une salle de réunion dans les anciennes écuries.
Là encore, pour être cohérent avec le projet du domaine, l'extension sera entièrement réalisée en architecture raisonnée avec chaudière à bois, matériaux écoresponsables et des techniques pointues en matière d'isolation. "Ce projet devrait ainsi permettre au Domaine de s'ouvrir à une clientèle de séminaires grâce à la création d'une salle de réunion, mais aussi aux réceptions de mariage, un marché en augmentation", ajoute la directrice générale. Prévu pour le courant de l'année 2016, ce projet devrait modifier sensiblement le fonctionnement du domaine aujourd'hui assuré par une équipe de 20 personnes.
Publié par Catherine AVIGNON