Dans quel esprit abordez-vous ce mandat ?
Slimane Hamzaoui : Nous devons comprendre les adhérents, avec cette problématique qui est commune à tous les établissements : l’emploi. Nous sommes parmi les secteurs qui embauchent le plus et sommes confrontés à un turn-over important. Nous devons d’abord cesser de nous dévaloriser. Notre filière a des inconvénients, comme les horaires décalés ou encore le fait de devoir travailler quand les autres s’amusent. C’est vrai que pour des jeunes, aujourd’hui, ne pas pouvoir fêter la Saint-Valentin leur pose problème. Et elle a des avantages réels. En cuisine, on peut démarrer petit et pouvoir ouvrir plus tard sa propre affaire ou faire partie des plus belles brigades. Nous sommes dans des métiers qui permettent aussi de voyager et avec peu d’expérience professionnelle. Nous avons besoin de faire passer des messages de valorisation et cesser de nous dévaloriser, c’est une mauvaise tendance que nous avons. Il faut mettre en avant tout ce qui est fait en matière de formation et d’évolution de carrière.
Comment va s'organiser le GNI Normandie ?
Notre bureau est en cours de constitution* et j’ai créé des commissions, par métier, qui le sont également : hôtel, restaurant, café, discothèque, traiteurs, salon de thé et même les bars à chichas (qui se développent et qu’il est nécessaire de fédérer). Nous devons nous faire connaître davantage auprès des institutionnels, prendre des contacts. Je souhaite aussi mettre en place des échanges entre les jeunes et les professionnels mais il faut trouver le bon schéma. Il faut qu’on se rapproche, qu’on revienne à la notion de transmission et de partage, en modifiant sans doute un peu notre langage et notre approche de la vie professionnelle.
Quelle est la force du GNI ?
Un certain nombre de professionnels, sur le terrain, perdent confiance. C’est difficile quand vous avez en face de vous quelqu’un qui retire son tablier et s’en va sans prendre conscience des difficultés que ça engendre pour l’équipe, pour l’établissement. L’Etat nous a annoncé la création de référents emploi direct (lien spécifique entre Pôle emploi et un secteur d’activité) qui ne sont toujours pas mis en place. Aujourd’hui, les élus doivent aller à la rencontre des adhérents et des autres professionnels, pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls et que nous sommes là pour les aider et les accompagner dans tout ce qui est juridique, social et même dans leurs relations avec les fournisseurs. Nous sommes un groupement et chacun partage ses solutions. Il ne s’agit plus de centraliser mais de partager, entre régions notamment, des informations qui sont spécifiques à nos métiers. Il y a des choses positives qui sont faites et qu’il faut dupliquer.
*Antony Benaviles (Fécamps) est vice-président et Catherine Quéron (Le Havre) trésorière du GNI Normandie.
Publié par Sylvie SOUBES