Le GNI s'ouvre aux gîtes et aux chambres d'hôtes

Le GNI, Groupement National des Indépendants de l'Hôtellerie et de la Restauration annonce la création au sein de sa branche hôtellerie et hébergement d'un département réservé aux gîtes et aux chambres d'hôtes.

Publié le 09 mars 2022 à 16:37

Cette organisation professionnelle, s’ouvre ainsi à une forme nouvelle d’hébergement en accueillant parmi ses membres les professionnels de la chambre d’hôtes et du gite. Didier Chenet, président du GNI précise qu’il s’agit « de personnes exerçant à titre habituel et principal cette activité et inscrites à ce titre au registre du commerce et des sociétés et non celles qui louent leur appartement sur des plateformes comme Airbnb le week-end ».

 

François Gauthier, hôtelier et Président de la branche hôtellerie et hébergement au GNI, rajoute « Ces professionnels, de plus en plus nombreux sur tout le territoire, répondent à une demande de proximité et de convivialité que la taille de leur structure (5 chambres au maximum) favorise. Ils proposent une offre complémentaire et non concurrente à celle des hôtels. Ils ont toute leur place au sein de notre organisation.

Ces professionnels sont demandeurs d’accompagnement et de conseil en matière juridique et fiscale, ainsi que sur les sujets de l’écoresponsabilité et de la communication digitale. Et même s'ils exploitent des petites structures, pour la plupart familiales, ils paient des impôts et des taxes et ont besoin d'être représentés auprès des services de l'État. »

Les objectifs et les moyens du GNI sont ainsi affichés : conforter la place des chambres d’hôtes et des gites dans le paysage du tourisme et de l’hébergement touristique français, assurer leur montée en gamme en les amenant notamment dans une activité de plus en plus écoresponsable grâce à l’accès à tous les services de l’organisation, notamment ses informations et ses conseils relatifs à la réglementation, au social, au numérique ou au développement durable.

« Nous voulons les aider à évoluer vers un modèle économique et social responsable, un modèle basé sur le développement durable qui renouvelle les façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble. Ils font partie du paysage de l’hébergement marchand français. Il était normal de répondre à leur demande et de leur permettre de nous rejoindre » poursuit Didier Chenet.

Cette ouverture du GNI à de nouvelles formes d’activités n’est pas nouvelle. Déjà des foodtrucks ont rejoint la branche de la restauration.

Florence Mardirossian qui a repris l’activité familiale de gîtes et de chambres d’hôtes dans la région lyonnaise, aura pour mission de piloter ce nouveau département au sein du GNI. Elle souhaite rapidement fédérer plusieurs centaines de professionnels d’abord sur la région Auvergne - Rhône-Alpes puis sur l’ensemble du territoire français.

GNI #Gites# #Chambresdhotes#



Commentaires
Photo
Nicolas Z

mercredi 9 mars 2022

« Ils proposent une offre complémentaire et non concurrente à celle des hôtels » Oui et non. C’est l’essence même du flou juridique et pratique qui entoure la maison d’hôtes.

Comment peut-on statuer ainsi alors qu’une chambre d’hôte peut :

- Accueillir de la clientèle dans des locaux de sommeil sans aucune norme incendie & sécurité
- Proposer une table d’hôtes sans diplôme ni expérience ni formation
- Vendre de l’alcool sans licence
- Proposer des équipements de bien-être (SPA) sans être inscrit à l’ARS et donc ne pas être contrôlé
- N’est pas concerné par la commission de sécurité et donc échappe à la vérification de toutes les installations

Sans compter la professionnalisation de celles-ci qui proposent des soirées étapes ou embauchent du personnel par exemple.

Sachant ceci, je ne peux que penser que la nouvelle « Maison d’Hôtes » s’apparente plus à un hôtel déguisé sans aucune norme ni contrôle.

Alors oui, elle représente bien une concurrence déloyale au petit hôtel indépendant présent sur tout notre territoire.

« Elles répondent à une demande de proximité et de convivialité que la taille de leur structure favorise ». Cette affirmation est un manque de considération total envers les propriétaires d’Hôtels & Restaurants qui œuvrent tous les jours pour satisfaire les attentes de leurs clients en ayant comme priorité le rapport humain direct.

Nous faisons le même métier, il est grand temps qu’on le fasse sur le même pied d’égalité.
Photo
RP RR

mercredi 9 mars 2022

Bonsoir,
Nous avons une maison d'hôtes.
En partie d'accord avec vous : les normes de sécurité incendie devraient être demandées aux maisons d'hôtes tout en les adaptant à leur taille. Nous avons un SSI.
Pour la partie restauration : je vous renvoie votre argument. A l'inverse, nous ne sommes reconnus par personne, notre TRAVAIL quotidien en cuisine et au service de nos hôtes n'est pas valorisé. Nous sommes limités à la clientèle qui dort, et au menu unique. Peut-on aussi se poser la question quant au professionnalisme de certains 'restaurateurs' ? Qualité des produits, de l'accueil, de l'hygiène, quid de la main d'oeuvre, du 'black'...
Pour la licence boissons: que font les syndicats et les douanes ??? Nous avons une licence IV et sommes aussi dégoûtés que vous de voir le far west. Certains hôteliers (même du 5étoiles) ne connaissent pas la loi Evin.
Pourquoi ne pourrions-nous pas proposer une offre Soirée Etape ? Ni embaucher du personnel ? Nous sommes soumis aux mêmes déclarations et charges sociales.
Je crois que ce sont d'une part ceux qui prennent des libertés avec la législation (et il y en a dans tous les secteurs) et d'autre part ceux qui ne sont précisément pas professionnels qui créent une concurrence déloyale. Ce sont ces derniers qui ne déclarent pas tout, emploient au black, vendent de l'alcool sans licence, ne payent pas de TVA, ni la plupart des taxes et impôts pros. A commencer par Airbnb. Nous, nous sommes pros, nous 'casquons' comme vous. Certes nous avons un peu plus de libertés que vous, mais moins de visibilité et reconnaissance. Je crois que c'est une bonne initiative du GNI: cela va inciter les maisons d'hôtes à se professionnaliser et donc à être davantage dans le respect des législations.
Photo
Nicolas Z

jeudi 10 mars 2022

Votre message est très intéressant et je partage une grande partie de vos remarques.

Vous parlez de reconnaissance, celle-ci doit venir de la fierté de votre travail et des retours de vos clients pour qui vous vous pliez en 4 et je suis sûr qu’ils le ressentent.
Quant à parler de restaurateurs et/ou hôtelier peu scrupuleux, c’est un autre débat.

Si je prends mon cas personnel, je pense que vous comprendrez pourquoi la maison d’hôtes reste une concurrence déloyale à un petit hôtel.

J’ai acheté avec mon épouse un hôtel fermé depuis 5 ans. Pour pouvoir ouvrir avec 7 chambres et donc en hôtel, j’ai du investir 190 000 euros uniquement consacré a la mise au norme des installations. Si j’avais voulu ouvrir en maison d’hôtes, le somme aurait été égale à 0 euros.
Pourquoi ?
Je vous laisse imaginer le temps qu’il faut pour «rattraper » une telle somme.

Notre literie est traitée non feu, les tissus aussi et c’est obligatoire. Je vous laisse imaginer la différence de prix avec du traditionnel.
Nous passons par un blanchisseur certifié afin d’assurer une hygiène parfaite de tous les draps et éponge, et cela a un coup.
En tant qu’hôtel classé nous avons des obligations (plateau de courtoisie complet, peignoir etc etc), nombre de maison d’hôtes ne propose rien de cela.

Alors quand je vois des maisons d’hôtes dans mon département, ne proposant aucunes de ses prestations et affichants des prix exorbitants de chambres, je me demande bien à qui profite la situation actuelle.

Bien sûr je ne met pas toutes les maisons d’hôtes dans le même sac.

Dernier exemple en date, j’installe un SPA. Comme je suis un hôtel, toutes les normes ARS sont en vigueur donc : machinerie professionnelle, traitement chlore et PH automatisé, remplissage et remplacement de 30% d’eau tous les jours et j’en passe. Au total plus de 30 000 euros.
En maison d’hôtes, je prends un exemple réel d’une personne que je connais, achat d’un SPA 4 places dans une enseigne de bricolage : 4500 euros.

Voilà les différences qu’il faut éliminer pour pouvoir travailler sur le même pied d’égalité.
Photo
Romy CARRERE

vendredi 1 avril 2022

Bonjour à tous, suite à vos nombreux commentaires, j'ai interviewé Florence Mardirossian et François Gauthier pour avoir leur point de vue. Voici l'interview : https://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/salon-concours-syndicat-association/2022-04/le-gni-ouvre-la-porte-aux-gites-et-chambres-d-hotes.htm

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