L’Hôtellerie Restauration : Vous venez d’inaugurer le Grand Mazarin dans le quartier du Marais. Pourquoi avoir choisi Paris ?
Kimberley Pariente : Nous avons la chance d’investir notre argent, donc comme pour toutes nos adresses, ce sont des opportunités, des coups de cœur qui se présentent à nous, sur des emplacements premium. Pour le Grand Mazarin, le projet de départ était d’acquérir un immeuble. Puis nous avons appris que celui d’à-côté était à vendre, puis un autre. C’était un challenge d’ouvrir à Paris, car c’est notre premier hôtel urbain, ouvert à l’année.
Comment avez-vous souhaité les lieux ?
En tant que parisiens, il a été compliqué de se mettre dans la peau d’un touriste qui vient à Paris. Nous avons voulu créer un lieu où les gens se réinventent, leur offrir l’impression de voyager dans d’autres époques. On a dû imaginer un décor complètement fantasque, irréel, qui transporte. On a choisi un décorateur - Martin Brudnizki - qui avait ce grain de folie. Avec ma sœur [Leslie], nous sommes tombées amoureuses de son travail. On voulait sortir des codes, avoir quelque chose de plus fort, d’inattendu. Nous voulions ramener le Paris de fête, le Paris cosmopolite. Il était également important pour nous de créer un hôtel qui allait à la fois plaire à la clientèle étrangère mais aussi aux Parisiens. Quand je suis en voyage, à New York, j’ai envie d’aller dans un lieu fréquenté par des New-Yorkais, pas par des touristes. C’est la même chose ici.
Quelle est votre clientèle cible ?
Pour la restauration, on cible la clientèle locale, mais grâce au bouche-à-oreille, on reçoit déjà des demandes d’étrangers. Grâce à la notoriété d’Assaf Granit et de son groupe, avec qui nous avons choisi de collaborer pour la partie restauration, nous pensons attirer beaucoup d’Israéliens. Pour l’hôtel, nous misons sur une clientèle étrangère, en particulier américaine, mais aussi européenne, brésilienne… Cette nouvelle adresse permet de créer des connexions entre les différents lieux que nous possédons, et donc d’attirer aussi des clients du groupe.
Quelles sont les attentes de la clientèle américaine ?
- Le service et le confort : ce sont eux qui réservent les chambres les plus chères ;
- Une expérience : quand on vient à Paris on veut être immergé dans un quartier.
Le groupe Pariente développe-t-il d’autres projets ?
Nous avons un projet à Courchevel, en propre cette fois-ci [le groupe est déjà positionné avec l’Apogée via Oetker Collection, NDLR]. Le Saint Roch [ancienne propriété d’Eric Tournier] va être entièrement refait à neuf. On fait une démolition reconstruction, c’est plus simple pour avoir un outil qui fonctionne bien et pour respecter les normes actuelles, notamment environnementales. L’ouverture ne se fera pas avant 2026 ou 2027.
Quels sont les critères, selon-vous, pour ouvrir un hôtel en 2023 à Paris ?
Il faut jouer la carte expérientielle. Quand on ouvre un hôtel 5 étoiles dans le Marais, ce n’est pas la même clientèle que dans le XVIe ou le VIIIe arrondissement. Nos clients recherchent du confort, le luxe, des services mais aussi un établissement ouvert sur son quartier, éclectique.
Comment voyez-vous l’avenir de l’hôtellerie ?
Dans le secteur du luxe, on va chercher une clientèle qui a beaucoup de moyens et qui est de plus en plus jeune. Leurs attentes sont différentes de celles nos parents. Ils sont hyper connectés, hyper actifs... Ils partent de plus en plus en weekend avec leurs enfants. On doit répondre à cette demande des parents, aux attentes des enfants... Nous faisons face également à des clients qui sont de plus en plus regardants sur l’écologie.
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Publié par Romy CARRERE