Patrice Landrein, directeur du réputé Manoir de Beaulieu sur Dordogne (19) ne décolère pas : la préfecture a décidé, pour des raisons d'hygiène et de non conformité aux normes, de fermer ses portes le 24 décembre dernier. Pour les dix salariés, l'événement équivaut à une mise au chômage, leur patron estimant la sanction disproportionnée par rapport à la réalité. "Nous avons été victimes d'une importante grivèlerie, qui nous a obligés à déposer le bilan en novembre dernier, explique-t-il, mais avec autorisation de continuer et mise en redressement. On nous impose plus de 75 000 € pour la mise aux normes de cuisines dans lesquelles nous avons donné en deux ans plus de 500 heures de cours sans problème. Nous avions pourtant fait quelques efforts et quelques dépenses selon nos moyens, mais l'administration ne veut rien entendre…"
Des travaux financièrement conséquents
Ces déclarations, publiées dans la presse locale, précèdent un recours que Patrice Landrein va aussitôt déposer. Elles révèlent également une situation qui touche plusieurs responsables d'établissements en Limousin comme ailleurs. Les services concernés ont rendu une visite sur place en août dernier, imposant des travaux financièrement conséquents, dans un site centenaire et dans une période économiquement difficile. À noter que des signaux d'alerte avaient déjà été adressés au dirigeant, et que les délais imposés n'avaient pu être tenus.
"J'étais d'accord pour les réaliser, confie ce dernier, mais après les fêtes. On nous ferme à une date critique, et on nous coupe ainsi toute solution de sortie…" Les salariés ont quant à eux rencontré le maire de Beaulieu, qui n'a pu que déplorer cette situation qui signifie, sauf imprévu, le clap de fin du Manoir, tel qu'il est aujourd'hui. Son dernier propriétaire avait remis à neuf en 2007 une grande partie des chambres et des salles de restaurant, en projetant, si les affaires étaient bonnes, de moderniser ultérieurement ses cuisines. La conjoncture et les événements semblent avoir eu raison de cette idée.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST
vendredi 28 décembre 2012