En cherchant dans les recoins de table de la capitale, on trouve sans mal quelques nostalgiques du (regretté) Balagan, restaurant des chefs superstars Assaf Granit et Uri Navon. En 2017, cette adresse située au rez-de-chaussée de l’hôtel Renaissance Paris Vendôme avait rencontré un franc succès avec sa cuisine fusion israélienne et son ambiance joyeuse et communicative. Si Balagan a fermé, Kapara a repris le flambeau fin 2023 avec, toujours, Assaf Granit et sa team (Tomer Lanzman, Dan Yosha). Bonne nouvelle !
Manger puis danser : la difficile transition
Boire, manger et festoyer : ce triptyque gagnant ne date pas d’hier. L’ambiance des cabarets et des guinguettes est celle que les concepteurs recherchent, synthèse parfaite entre convivialité et cuisine de partage. Depuis plusieurs années, Eleni Group en a fait une signature. Après - entre autres - Arbela, Bazurto ou encore Yaya - les cinq restaurants grecs festifs de Juan Arbelaez -, place à Babille, brasserie canaille des Grands Boulevards. Associé à l’équipe du Carrousel (bar à Pigalle), le groupe de gestion d’actifs a souhaité pousser le concept dans une version très française.
Nappes blanches, banquettes en velours, boiseries… Babille s’affiche comme une brasserie d’antan, avec ses tables resserrées et ses plats classiques (pâté croûte de la Maison Vérot, côte de bœuf, épaule d’agneau…). À la fin du deuxième service, les chaises disparaissent pour libérer la salle, un DJ se met aux platines et… la suite devient aléatoire. Il y a les clients qui préfèrent rester attablés, d’autres qui aimeraient une ambiance plus survoltée. Lors des premiers services, cette difficile transition n’était pas complètement réussie chez Babille.
Ce qui fonctionne chez Assaf Granit, c’est l’invisibilisation du concept. Le festif est partout : en cuisine, dans l’assiette, en salle et au bar. Pas besoin d’attendre de terminer le dessert : la convivialité fait partie de l’ADN d’une cuisine taillée pour le partage. Cette mécanique bien huilée prend du temps, et elle peut se révéler décevante si les clients ont l’impression d’être simplement venus pour discuter le bout de gras sur un coin de table.
Publié par Stéphane POCIDALO