Beaucoup d'avocats et d'employés de banques travaillent dans le quartier d'affaires de la rue Breteuil à Marseille (13). C'est là que Philippe Poëtte a choisi de s'installer : "C'est la première fois que j'ai ma propre affaire, avant, je les gérais pour les autres." Ce Picard d'origine, autodidacte en cuisine, est passé par bien des postes dans ses précédents emplois : "J'ai passé quatorze ans à l'aéroport de Marignane, responsable de point de vente boulangerie ou directeur de restaurant. Depuis mon CAP Hôtellerie à Soissons, j'avais gardé cette passion de la cuisine, mais sans réaliser mon rêve. J'ai même passé mon bac pro au lycée de Bonneveine il y a six ans, et maintenant j'ai ouvert ma première maison !"
La plupart du temps, les clients prennent ici un plat et un dessert. Les formules (entre 13 et 17 €) proposent en ce moment un chaud-froid de potiron, un cabillaud sauce gingembre, un tartare de boeuf, une pièce de veau marinée au sésame, une tarte au chocolat et des vins au verre, le péché mignon de Philippe : "Mes 35 références sont plutôt du Sud, des côtes de Provence, des vins du Pays d'Oc, mais je suis très fier de présenter aussi quelques trouvailles faites récemment, des bouteilles que je ne connaissais pas."
Bon et pas cher, sans extravagances
"Tout est fait maison ! C'est simple, nous n'avons pas de congélateur", explique Philippe Poëtte. "Je fais même mon saumon fumé. Abdeljabar m'aide en cuisine et quand les clients arrivent, je vais servir en salle. C'est très rassurant d'avoir ce contact, de voir les gens satisfaits. Je suis très à l'écoute de leurs envies, de leurs attentes car je me remets constamment en question. Je me fais plaisir, et je leur fais plaisir. Quand je lui ai servi ma pomme au four au caramel beurre salé, un monsieur m'a dit qu'elle avait le goût de son enfance. Mon ambition est de faire simplement, bon et pas cher, sans extravagances. Ici on aura une soupe de potiron comme à la maison, mais avec une touche d'originalité et de finesse qui montre qu'on est au restaurant."
L'établissement ayant ouvert depuis mi-novembre, le chef a passé quelques moments difficiles : "Au tout début, on est dans le doute, et on attend les clients. Quand le premier jour, on fait quatre couverts le midi et aucun le soir, on prend peur… J'ai été rassuré au bout de trois semaines, quand les gens sont revenus. Ce midi par exemple, la plupart étaient des habitués. Que les clients en parlent entre eux et reviennent : c'est ça qui est important !"
Publié par Anne GARABEDIAN