Hawaï
ne se résume pas à ses volcans et ses surfeurs. On y trouve aussi le poké, une
spécialité à base de riz vinaigré, de poisson cru et de légumes. Samuel Carré et Maxime Buhler, qui ont découvert ce
plat lors d'un tour du monde, n'ont pas hésité à lui dédier une enseigne
mono-produit, Pokawa. "On
connaissait le secteur de la livraison de plats à domicile : c'est ce qui
nous a permis de financer nos études de commerce, raconte Maxime Buhler. On a donc lancé notre enseigne sur internet
en avril 2017, pour tester le concept. On a eu notre diplôme et on a monté
notre premier restaurant à Paris dans la foulée, en juillet, avec à peine
20 000 €".
L'établissement de 35 m², situé
rue Poissonnière (IIe arrondissement), enregistre 1 500 € de chiffre
d'affaires dès le premier jour. Ouvert 7 jours sur 7, midi et soir, il réalise
90 % de ses ventes en livraison et à emporter. De 350 à 400 pokés y sont vendus
quotidiennement, et le premier exercice s'achève sur un chiffre d'affaires de
1,3 M€. Depuis, quatre autres 'barakawas' ont ouvert leurs portes.
D'ici septembre 2019, cinq points de vente supplémentaires devraient voir le
jour dans la capitale, "toujours dans des quartiers de bureaux et en autofinancement". "Nous prévoyons des modèles un peu plus grands - environ 50-60 m² - pour
la province, et des corners pour les gares, aéroports et galeries. Nous
espérons démarrer la franchise en mars prochain",
précise l'entrepreneur.
Surfer sur les
réseaux sociaux
Maxime
Buhler donne plusieurs clés pour expliquer ce succès. À commencer par un "bon rapport qualité-prix",
avec un ticket moyen de 13,4 € sur place pour un poké et une boisson, et de
21 € en livraison. "On est hyper généreux sur le poisson et les différents ingrédients à
valeur ajoutée comme l'avocat ou la mangue",
estime-t-il.
Par
ailleurs, les process de fabrication sont optimisés. Tous les matins, les
ingrédients frais sont coupés dans le laboratoire central de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avant
d'être livrés dans les points de vente et assemblés devant le client. "Nous avons une base
commune pour toutes nos recettes de pokés, ce qui permet de gagner beaucoup de
temps et de sortir un bowl en 25 secondes",
poursuit-il.
Outre
son site de livraison, Pokawa est présent sur toutes les plateformes spécialisées.
Autre point fort : "une communication décomplexée". "Nous n'avons rien dépensé
pour le référencement. En revanche, on est hyper actif sur les réseaux sociaux", souligne-t-il. L'enseigne crée des plats en
collaboration avec des marques fortes sur les réseaux sociaux (comme le granola
Dear Muesli) ou des personnalités du web.
"On fait des pokés signatures avec des gens
très suivis comme le chef Daniel Semprun, dont le restaurant Les Apôtres de
Pigalle est classé numéro 2 sur tripadvisor, ou l'influenceuse Noholita :
son poké à base de dorade, grenade et coco râpée est l'un de nos best-sellers", détaille le jeune homme. Les clients sont incités à
noter la marque sur les réseaux sociaux, des mots doux sont glissés dans les
commandes des nouveaux clients ou des habitués – une idée "empruntée aux foodlabs comme Frichti ou
Food chéri". Enfin, Pokawa mise sur une ambiance
détendue. "L'idée, c'est de faire voyager les gens avec
nous à Hawaï, de leur offrir de la bonne humeur, de les faire rire", sourit l'intéressé. Un air de vacances qui paie…