Les médias relayent des clusters dans les discothèques en France : l'Umih dénonce la stigmatisation et écrit au président de la République

Publié le 04 août 2021 à 13:02

Voici le courrier signé par Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, qui a été envoyé fin juillet à Emmanuel Macron.

Monsieur le Président de la République,

Après 16 mois d’inactivité, les discothèques françaises ont retrouvé leur clientèle le 9 juillet dernier. Le sésame pour obtenir la réouverture des établissements a été obtenu grâce à la proposition et l’engagement des professionnels de la nuit de garantir la sécurité à leurs clients, en faisant des contrôles obligatoires devant leurs établissements.

Pour rappel,

  • le pass sanitaire est obligatoire devant chaque établissement de nuit pour pouvoir y accéder. Le premier ERP à avoir accepté cette règle pour limiter la propagation dès les 9 juillet.
  • les discothèques sont fréquentées par un public jeune et à ce jour, aucune étude sérieuse ne prouve une surinfection de cette clientèle parmi ceux qui ont fait un passage dans ces établissements
  • lors d’enquête de « contact tracing », les ARS n’avaient pas relevé de faute des exploitants dans l’application des protocoles, et les clients présents dans les établissements pendant les périodes à risques ont pu être facilement retrouvés et prévenus grâce à la présence du cahier de rappel parfaitement à jour.

Depuis quelques jours, certains médias ont mis en évidence les quelques clusters qui ont pu naître dans ces établissements. Pour exemple, dans les Vosges où une quarantaine de cas a pu être identifiée après une soirée de plus de 1 000 personnes, interpelle dans son analyse médiatique, car rien ne prouve à l’heure actuelle que les clients aient été infectés sur place.

Au vu du nombre de discothèques ouvertes (entre 500 et 700 selon les soirées), le nombre de clusters est faible et il est surprenant qu’aucune analyse ne prenne en compte le délai d’incubation et plus surprenant encore que la responsabilité soit directement portée sur l’établissement de nuit, créant là un raccourci inacceptable.

Comment ne pas imaginer que ces jeunes testés positifs ont pu être contaminés la veille lors d’un apéritif à la maison en présence d’un porteur asymptomatique ?

Aujourd’hui, ce sont les propos du président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy qui sont relayés dans la presse depuis le 26 juillet : «Oui, il est dangereux d'aller danser en discothèque».

L’Umih dénonce fermement cette allégation et cette stigmatisation permanente de la profession qui assume ses responsabilités pour protéger la jeunesse, met en place des conditions sanitaires très strictes avant chaque entrée et refuse l’accès à toute personne ne présentant pas les conditions requises. De plus, notre action de contrôle et de dépistage incite fortement les clients à se faire vacciner.

Il est donc injuste de rendre notre profession responsable de cette diffusion.

Certes nous ne sommes pas des professionnels de la santé mais nous sommes expérimentés pour affirmer que sans les discothèques les jeunes retourneront dans des soirées clandestines, cesseront de se faire tester pour sortir et redeviendront intraçables par les ARS et l’Assurance maladie. L’épidémie se répandra auprès de ce public très souvent asymptomatique, sans qu’on puisse la contenir.

Face à cette stigmatisation permanente, l’Umih alerte sur un secteur déjà en difficulté qui assume ses responsabilités et met en place des conditions sanitaires optimales. Elle propose de faire du tracing de manière précise et sérieuse et dit stop à des « statistiques de comptoir » qui mettent, encore une fois, en péril leur métier et leur intégrité.

Ainsi, nous tenons à vous rappeler l’engagement de notre organisation professionnelle pour la parfaite application du protocole sanitaire pour participer activement à la limitation de la propagation du virus. Nous ne voulons plus connaitre la fermeture de nos établissements.

#discothèques# Covid19 #cluster# #rolandhéguy# 

 



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