Loi travail et pénibilité au menu du forum social du Synhorcat

L'organisation syndicale a abordé les éléments essentiels de la loi El Khomri et a présenté les nouveautés en matière de droit social.

Publié le 07 février 2017 à 12:58

Emploi des personnes handicapées

C'est à Vincent Sitz qu'est revenu la mission d'ouvrir le forum social du Synhorcat, le 24 janvier, dans les locaux de l'EMPT (Paris, XVIIe). Le président de la commission emploi formation handicap a rappelé le dynamisme de l'organisation syndicale et son implication pour favoriser l'emploi des personnes en situation de handicap. Depuis deux ans, le GNI Synhorcat peut revendiquer plusieurs succès majeurs, tels que l'intégration de 60 jeunes dans les CFA et le recrutement de personnes handicapées dans des entreprises adhérentes. Pour remplir leur obligation en matière d'emploi de travailleurs handicapés, les entreprises peuvent se rapprocher des secteurs protégés et adaptés (Esat/EA). Plusieurs Esat étaient présentes afin de montrer leurs prestations, qui vont de la composition florale à des actions de communication.

 

Licenciement économique

Jérôme Amable Doria, président de la commission des affaires sociales et de la négociation collective, a identifié les points clés de la loi travail et leur impact sur les entreprises. En matière de licenciement économique, celle-ci intègre deux nouveaux motifs : la réorganisation de l'entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité, et la cessation d'activité. De plus, pour sécuriser la situation des entreprises comme des salariés, la loi précise la définition légale du motif économique de licenciement et liste des situations pouvant caractériser les difficultés d'une entreprise.

Médecine du travail

Désormais, on ne parle plus de visite médicale d'embauche mais de visite d'information et de prévention (VIP). Celle-ci se déroule au plus tard dans les trois mois qui suivent la prise du poste du travail, sauf pour les travailleurs de nuit et ceux âgés de moins de 18 ans, qui doivent rencontrer le médecin du travail avant la prise de poste.

Depuis le 1er janvier, le salarié bénéficie d'une VIP tous les cinq ans, ou tous les trois ans pour un travailleur de nuit, handicapé ou titulaire d'une pension d'invalidité. Les employeurs doivent dès à présent modifier la clause relative à ce sujet dans leurs contrats de travail.

En matière d'inaptitude, il n'est plus obligatoire pour le médecin du travail de réaliser deux examens médicaux espacés de quinze jours. Si l'avis d'inaptitude mentionne que la maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que son état fait obstacle à tout reclassement dans un emploi, l'employeur n'est pas tenu de procéder à la recherche de classement.

 

La pénibilité

Vincent Sitz a rappelé la nécessité d'avoir réalisé son document unique d'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, et de le mettre à jour au moins une fois par an. Il a mis les professionnels en garde contre les contrôles et les sanctions, qui sont actuellement en augmentation. 

Les petites entreprises rencontrent de réelles difficultés à évaluer les expositions aux facteurs de pénibilité, d'autant qu'elles disposent rarement de référentiels de branche qui pourraient leur servir de mode d'emploi. Certaines organisations patronales ont conseillé aux branches de ne pas en déposer, afin de ne pas entériner le système, et en espérant que les échéances électorales de 2017 permettront une abrogation de ce dispositif.

Toutefois, le GNI-Synhorcat a procédé, avec la société Risk'Expert et la Cramif, à une évaluation de la pénibilité dans ses entreprises adhérentes. Plusieurs postes ont été analysés : barman, serveur, chef de cuisine, femme de chambre et plongeur, donnant lieu à la création de fiches repères dans laquelle sont analysés tous les facteurs de pénibilité. Le diagnostic ne se veut pas affirmatif et n'a pas valeur de référentiel de branche. Il n'a qu'une valeur indicative afin d'aider les adhérents à déclarer ou non les postes de travail en pénibilité.

 

L'action sociale HCR

Alain Fontaine, président de la commission des Maîtres restaurateurs, présente les dispositifs mis en place par l'action sociale HCR afin d'aider les salariés dans leur vie quotidienne : aides aux frais de garde des enfants de 0 à 4 ans, aux parents isolés, pour des difficultés passagères, pour passer le permis de conduire. Il insiste pour que tous les employeurs informent leurs salariés sur ces dispositifs, déplorant que ce sont surtout les salariés des grandes entreprises qui bénéficient de ces aides et non ceux des TPE, le plus souvent par méconnaissance.


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Publié par Pascale CARBILLET



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