"Je voulais amener cette culture simple des produits sains et paysans comme les pormoniers (saucisse avec du lard, du chou, des herbes), le cardon du lac Léman, les matafans aux pommes de terre bio, les oeufs à l'oxalys (oseille des bois) qui comme l'ail des ours arrivent directement de Manigod... sans oublier la Péla de tartifle des Aravis (tartiflette façon Marc Veyrat) avec moins de crème donc moins de gras", précise Marc Veyrat. Ses équipes de Manigod sont venues préparer l'ouverture et former l'équipe parisienne. Marc Veyrat, dont l'établissement savoyard n'a pas encore rouvert, est présent en cuisine et en salle où il répond aux sollicitations des clients. Car le succès a été immédiat.
Ouvert de 8 h à 22 h, du petit déjeuner au dîner, Rural accueille déjà la clientèle du quartier mais bénéficie aussi des flux générés par le Palais des congrès (centre commercial avec un cinéma, des conférences, des concerts..). Et en misant sur des prix abordables (café croissant : 6 euros ; entrée + plat ou plat + dessert : 25 euros ; entrée + plat + dessert : 29,50 euros ; goûter : la table des desserts + une boisson : 8 euros). Le ticket moyen se monte à 31 euros. 14 collaborateurs en cuisine et 14 en salle portant des chemises bûcheron bleu et rouge avec un tablier impression lin ont connu immédiatement une activité importante. Le nom Marc Veyrat joue incontestablement, mais le lieu a aussi son importance. "Nous voulions un lieu gai, pas élitiste, dans un esprit récup, qui réinvente l'auberge du village d'autrefois. Tout est authentique. Nous avons récupéré des portes et des planches pour les murs, les tables et la cabane pour les enfants, mais aussi de vieux tissus pour couvrir les banquettes de patchwork, des morceaux de marbre pour tapisser le comptoir, des cartes postales anciennes, les assiettes dépareillées chez Emmaus et dans des centres de réinsertion comme le Bazar sans frontière à Annecy", raconte Emilie Patou. L'esprit souhaité par le couple a été respecté par décorateur belge Lionel Jadot.
Pour la suite, l'îlot central avec les fromages et la charcuterie pourrait donner naissance à de la vente type épicerie y compris avec des produits sous la marque Rural. Quant au potentiel développement du concept, Marc Veyrat imagine déjà un second Rural "dans un coin inédit, incroyable, pourquoi pas en banlieue ?".
Publié par Nadine LEMOINE