McDonald's et
développement durable, l'alliance semble aussi incongrue qu'un burger à la
chèvre et au chou. Depuis le 28 septembre, c'est pourtant une réalité sur les
marchés allemand et autrichien : jusqu'au 18 novembre, l'enseigne y
propose un sandwich dont la viande est certifiée 100 % bio, le McB. Une façon
pour le groupe de restauration rapide de rattraper son retard sur ce segment ? Holger Beeck, responsable pour l'Allemagne
de la franchise, s'en défend : "La préparation a duré plusieurs mois, afin de faire
certifier tous les restaurants participants [1 477 outre-Rhin,
NDLR]", expliquait-il
récemment au quotidien Die Welt.
La viande provient d'éleveurs allemands et autrichiens labellisés, "ce qui représente un grand défi car il n'y avait encore jamais eu en Allemagne une demande de cet ordre", ajoute Holger Beeck : "On ne parle pas de quelques kilos mais de plusieurs centaines de tonnes." Par conséquent, l'offre n'est valable que pour une période limitée (5,49 € l'unité).
Les employés
en cuisine ont reçu une formation particulière, afin notamment de ne pas
mélanger viande bio et non-bio, condition sine qua non d'une certification. Les steaks utilisés ont une
forme spécifique, afin d'éviter les confusions Les autres ingrédients - tomates,
salade, oignons - ne sont pas issus de l'agriculture biologique.
McDo réveillé'
par ses concurrents
Alors que le
groupe a sorti le 26 octobre un deuxième sandwich, le LongMcB, le coup de
pub semble réussi, après un lancement tonitruant - McDonald's ayant
relooké l'Allianz Arena, le célèbre stade du Bayern Munich aux couleurs d'un
burger. De quoi affirmer un engagement vert tout en séduisant de nouveaux
publics qui avaient tendance à chercher des enseignes plus huppés et plus
créatives.
Certaines mauvaises langues supputent que le McB arrive comme une
énième tentative pour redresser les ventes plutôt faiblardes de l'enseigne en
2013 et 2014 après le lancement de produits restés orphelins : burgers à
la pomme, au quinoa… "Nos nouveaux concurrents nous ont réveillés", concède Holger Beeck.
Au terme de la période de lancement, le groupe devrait décider s'il poursuit l'expérimentation.
Publié par Gilles BOUVAIST