La promotion de son restaurant dans l'édition 2013 du Michelin, Sébastien Bonnet l'a apprise par un coup de téléphone de la mairie de Crest (26). Et dans la foulée, le très médiatique député et maire, Hervé Mariton, lui a remis la médaille d'honneur de la cité. "Le regard des gens a changé, on existe beaucoup plus, avoue le cuisinier. Mais nous n'oublions pas que ce sont les fidèles qui ont toujours été proches de nous, surtout dans les moments difficiles", déclare-t-il.
Et le chef sait de quoi il parle. Début août 2011, de fortes pluies endommagent la toiture du Kléber. Les dégâts des eaux concernent l'ensemble du restaurant. Cet établissement, acheté à l'automne 2007, Stéphanie et Sébastien Bonnet l'avaient patiemment transformé. Ils avaient d'abord décidé de fermer les sept chambres de l'hôtel situées à l'étage pour concentrer leurs efforts sur le restaurant. Le cuisinier avait investi 30 000 € dans un fourneau réalisé sur mesure. Il s'agissait pour eux de se donner les moyens de grandir.
Une énergie nouvelle
Une vision de l'avenir qui aurait pu être totalement remise en cause. "Nous avons fermé le restaurant du 3 août 2011 au 11 juin 2012. C'est très long. Nous avons ensuite galéré avec les expertises puis les travaux. Nous avons toujours tenu Michelin informé de nos déboires. Mais on s'est relevés et nous avons investi 50 000 € de manière imprévue, grâce notamment au soutien de notre banque. Cette inondation nous a finalement donné une énergie nouvelle. C'est vraiment le type d'expérience qui vous renforce."
La salle de restaurant a été décorée de façon plus lumineuse et les projets, encouragés par l'arrivée de l'étoile, ne manquent pas. "D'autres investissements sont prévus pour améliorer le confort des clients. Ensuite, nous allons changer la vaisselle et poursuivre le développement de la carte des vins qui compte déjà 250 références."
Sébastien Bonnet demeure inspiré par les producteurs de cette région de la Drôme. Il ne cache pas, aussi, que le passage dans sa cuisine de quelques jeunes professionnels japonais a élargi ses connaissances. "Pour le travail du poisson, j'ai notamment découvert de nouvelles techniques. En échange, ils ont aussi beaucoup appris de moi."
Publié par Jean BERNARD