Depuis le 5 septembre à New York, il est interdit de louer un logement meublé pour un séjour de moins de trente jours. Cette décision est le résultat d’une bataille judiciaire entre la ville américaine et le géant de la location de meublés touristiques, Airbnb. Confronté à une crise du logement, avec un marché sous tension depuis de nombreuses années, la ville a en effet fait voter une loi qui n’autorise les locations de moins de trente jours seulement si les propriétaires sont présents dans le logement et pour deux personnes au maximum. S’ils sont absents du logement, la durée de la location devra être supérieure à trente jours et les loueurs devront s’enregistrer à la mairie, sous peine d’amende pouvant aller jusqu’à 5 000 $. La bonne application de cette nouvelle réglementation sera contrôlée par un organisme spécifique : l’Office of Special Enforcement (OSE). La ville espère que cette mesure libérera 10 000 logements en faveur de la location résidentielle. Airbnb n’a pas fait appel de la décision.
En France, Patrick Hayat, président de l’Atop (Association pour un tourisme professionnel), qui lutte contre les abus des meublés touristiques, se réjouit de cette mesure : “La décision de la Ville de New York place Airbnb devant ses responsabilités. Il y a quelques mois, Brian Chesky expliquait vouloir 'renouer avec [leur] philosophie fondatrice de partage' et mettre en valeur leur offre de chambres chez l’habitant. La décision new-yorkaise n’est pas une interdiction d’Airbnb mais un rejet des faux semblants et des double-discours. Oui à l’économie du partage, à l’authenticité de la chambre chez l’habitant ; non à la parahôtellerie déguisée et à la concurrence déloyale.”