Pour Olivier Montagne et son épouse brésilienne, Alessandra, la cuisine est d'abord une passion. Ils exercent d'ailleurs un autre métier quand ils commencent à organiser des repas pour des événements entre amis, jusqu'à la création en 2010 du blog Sunday night dinner et d'un menu à 13 € qu'ils livrent dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Passant de dix à quarante dîners par soirée, ils sont vite dépassés par le succès. Le restaurant est l'étape suivante, dans le même arrondissement, au milieu de bureaux et de restaurants essentiellement asiatiques.
Entre-temps, Alessandra Montagne passe un CAP de cuisine, partage chaque soir ce qu'elle apprend avec son mari et poursuit par une année de pâtisserie. Face aux banquiers, les diplômes ne sont pas superflus. En 2012, ils ouvrent Tempero, un petit bistrot (28 places) entre France, Brésil et Asie et à prix accessibles (formules à 15 € et 20 € le midi). Mais leur condition est de ne pas changer de vie, ils ouvrent donc seulement au déjeuner. "On cherchait à bien fonctionner le midi, dans l'esprit cantine, avoue Olivier Montagne. On travaille moins, peut-être que l'on gagne moins aussi, mais c'est un choix."
Quelques dîners tout de même
Seule entorse, le premier mercredi du mois où un dîner feijoada (plat populaire brésilien à base d'haricots noirs) est proposé, et les jeudis et vendredis soirs (35 € à la carte). L'arrondissement les accueille si bien que le couple réitère l'aventure deux ans plus tard. "On cherchait à se développer, tout en restant dans le quartier pour notre vie de famille. Les résultats étaient bons, la banque nous a suivis."
Comptoir Tempero ouvre en juillet 2014, avec Olivier Montagne en cuisine. Les prix et les heures d'ouverture sont identiques et le succès aussi (47 couverts par service pour 36 places assises). Le Comptoir attire de nouveaux clients et il y a des va-et-vient entre les deux adresses, "Elles ne se vampirisent pas, au contraire". Quant à la cuisine, elle reste dans le même esprit. "On a appris ensemble, on fait les courses ensemble, il y a forcément plein de choses qui se ressemblent et on ne cherche pas à se différencier."
Publié par Caroline MIGNOT