Les témoignages sur le menu carte blanche étaient tout aussi intéressants. De Pascal Barbot, L'Astrance à Paris, qui a mis en place le menu imposé il y a 16 ans pour cause de très petite cuisine et plus de confort dans la fluidité du travail à Paul Pairet, Ultra Violet à Shanghai (Chine), pour qui le menu carte blanche est une nécessité « pour être à son meilleur niveau » en sortant les 20 plats avec un timing à la seconde, un travail millimétré d'une année qui ne souffre pas l'improvisation. Tandis que pour Alexandre Mazzia, Restaurant AM à Marseille, c'est bien la liberté qu'il revendique en ayant opté pour le menu surprise : « ça me libère, me permet de travailler les meilleurs produits du moment et d'avoir des moments uniques avec les clients ». Pour autant, les chefs disent être à l'écoute des clients, donnent des informations à ceux qui ont besoin d'être rassurés. « On a besoin de clients réguliers et fidèles, rappelle Pascal Barbot, on n'impose pas. Nous sommes à leur écoute et on s'adapte ».
Quant aux duos fusionnels chef/salle, un thème qui a inspiré les participants. « Tous les jours, depuis 11 ans, midi et soir au passe, pendant 5 à 10 minutes, on échange, on mange ensemble, c'est un moment de fraternité. C'est une grande amitié », reconnaît le chef Arnaud Donckele, La Vague d'Or à Saint-Tropez, rendant hommage à Thierry Di Tullio. Même constat au Méridien Beach Plaza Monaco avec en cuisine Laurent Colin et en salle Antonio Fochi. « Tout le monde a mis son ego de côté. On grandit ensemble », souligne ce dernier. « Nous nous considérons tous les deux comme des restaurateurs. Pour nous, le découpage en salle est la meilleure façon de partager avec les clients », indique Vivien Durand, Le Prince Noir à Lormont, qui emploie le « nous » illustrant sa complicité avec Arnaud Enjalbert. « Une maison ne réussit pas sans la communion d'une équipe. On entre dans une nouvelle ère de duos qui apportent leur propre magie », conclut Arnaud Donckele. Rendez-vous du 25 au 27 novembre 2018 pour le prochain Chefs World Summit.
Publié par Nadine LEMOINE