En décembre 2022, l’affiche “Pas d’enfants – Merci” accrochée sur la porte du restaurant Pfifferhus à Ribeauvillé (Haut-Rhin) avait provoqué une vague d’indignation. La gérante, Bénédicte Langer, regrettait son initiative sans en démordre sur le fond : “Je continuerai de refuser les enfants mal élevés !” Même son de cloche du côté de Xavier Castillan, délégué national des Maîtres restaurateurs, qui lance avec franchise : “Je préfère investir dans un spa plutôt que dans un toboggan. Les enfants ne dépensent pas. Je suis père de famille mais aussi patron d’un restaurant qui ne peut s’exclure d’une certaine rentabilité. Les étoilés redoutent cette clientèle en culotte courte qui peut compromettre l’expérience de visiteurs qui payent cher.”
Face à une Europe vieillissante, le voyagiste TUI développe des centaines de destinations “adults only”. Des séjours qui préserveraient de l’enthousiasme des enfants. Il est ainsi possible de choisir des hôtels au soleil mais sans l’ombre d’une poussette, avec des zones réservées aux adultes ou des hébergements destinés aux plus de 16, 17 voire 18 ans. Même “baby bashing” dans les airs, avec les compagnies Malaysian Airlines ou Corendon. Cette dernière propose sur ses vols entre Amsterdam et Curaçao dans les Caraïbes des zones réservées aux adultes. La tentation de limiter la présence d’enfants dans les restaurants et les hôtels s’affiche, avec plus ou moins de franchise, à un moment où l’expérience, les taux de remplissage préoccupent autant que les mauvais commentaires.
Publié par Francois PONT