“Le vin n’est pas un produit comme un autre, il est notre patrimoine”, a assuré Nathalie Delattre, ministre déléguée chargé du Tourisme, pendant son discours d’inauguration du salon Wine Paris, qui s’est déroulé du 10 au 12 février. Et ce patrimoine attire de plus en plus d’amateurs, révèle la dernière étude menée par Atout France. Entre 2016 et 2023, les sites d’œnotourisme ont vu le nombre de visiteurs augmenter de 20 %, pour atteindre 12 millions de personnes, soit 6,6 millions de Français et 5,4 millions d’étrangers,
Cette croissance est particulièrement portée par la clientèle internationale - principalement des Britanniques, des Belges et des Américains - qui progresse de 29 % sur la période, contre + 14 % pour la clientèle française. Au total, 33,6 millions de visites dans des lieux dédiés au vin ont été enregistrés, certains sites enregistrant des records de fréquentation, comme la Cité du Vin de Bordeaux qui a dépassé les 400 000 visiteurs en 2024.
Une offre variée, en phase avec les aspirations des voyageurs
“Un essor qui s’inscrit dans les aspirations des voyageurs actuels”, explique Atout France, en quête d’expériences authentiques, de découverte des terroirs et des savoir-faire, ainsi que de rencontres avec les producteurs. Bénéficiant d’une offre variée (visites immersives, hébergement dans les vignobles, expériences bien-être, événements culturels…), “la pratique répond aussi aux défis du tourisme durable et du slow tourisme”, ajoute l’agence publique.
Les 10 000 caves ouvertes à la visite sont souvent localisés loin des pôles touristiques, ce qui contribue à la meilleure répartition des flux pendant les pics de fréquentation, d’autant que ces visiteurs sont présents dès le mois de mai et jusqu’en octobre. Dans le détail, et sans surprise, quatre grandes régions viticoles ont attiré 75 % des œnotouristes : Nouvelle-Aquitaine (2,5 millions de visiteurs), Occitanie et Paca (2,3) et Grand Est (2), suivies par la Bourgogne (1 million).
Une concurrence accrue
Depuis la création, en 2009, du Conseil supérieur de l'œnotourisme pour rapprocher l’ensemble des acteurs, plusieurs initiatives ont permis de structurer la filière, notamment la création de 75 destinations labellisées Vignobles & Découvertes qui mettent en réseau les vignerons, les restaurateurs et les hôteliers d’un même territoire, avec plus de 8 700 prestations labellisées. Sans compter l’ouverture de lieux emblématiques, comme la Cité du Vin à Bordeaux et la Cités des Climats et Vins de Bourgogne… La filière bénéfice également du soutien d’Atout France et de programmes subventionnés dans le cadre du plan Destination France.
Pourtant, face à la concurrence internationale – l’Italie et les États-Unis devancent l’Hexagone –, Nathalie Delattre a annoncé que le Gouvernement avait demandé au Conseil supérieur “de travailler rapidement à la rédaction d’une feuille de route ambitieuse pour la filière de l’œnotourisme, pour nous permettre de reprendre à brève échéance notre place de première destination oenotouristique européenne”.
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Publié par Roselyne DOUILLET