Les commerçants et les locaux du domaine de la station Montclar, dans les Alpes de Haute-Provence, ont décidé de reprendre les choses en main pour sauver cette station qui partait à la dérive. Avec l'appui de la Région PACA (Plan Neige), du Conseil Départemental des Alpes de Haute Provence, avec les conseils affûtés de la CCI de Digne et suite à l'intégration dans l'agglomération Provence Alpes Agglomération, cette initiative locale est pleine d'espérance. L'objectif ? Redonner à cette station la place qui était la sienne, faire parti des plus gros chiffres d'affaires des Alpes du Sud.
Trois années de dérive
Créée
en 1971, la station de Montclar, dans les Alpes de Haute Provence, s'est trouvée
en difficulté du fait de l'abandon d'une politique touristique par la
commune. En deux ans, l'activité de la station a chuté de 45 %. "Exposée
à une fermeture, c'est 200 emplois hiver/été qui risquaient de
disparaître, dont 40 saisonniers et dix CDI affectés à la gestion du parc
de remontées mécaniques, 150 emplois saisonniers et CDI des secteurs
restauration, hôtellerie, locations saisonnières, villages de vacances,
commerces, activités sportives", relève Alain Quièvre, à la tête de
l'équipe qui a décroché la délégation de services publics,
opérationnelle depuis le 15 octobre. Après le lancement d'un appel
d'offres, ce sont les socio-professionnels qui ont été les plus
convaincants.
"Vivre et travailler au pays, ni plus, ni moins"
Alain
Quièvre, gérant de l'hôtel restaurant du Domaine de l'Adoux, n'a
qu'une ambition avec son équipe : "Nous avons dû nous organiser entre
acteurs économiques de la Vallée de la Blanche, pour vivre et travailler
au pays, ni plus, ni moins". Le Conseil d'Administration, composé de
49 personnes, a constitué une SAS au capital de 210 000 euros. Les cinq membres sont tous expérimentés dans les métiers de la montagne, que ce
soit dans le domaine de la production de neige, de l'exploitation des
remontées mécaniques, du marketing touristique, des activités de
montagne, de la gestion des hébergements et de la restauration. Le
noyau de professionnels, habitués à travailler ensemble sur la station,
a su convaincre au-delà de la station : des commerçants de la station
voisine de Chabanon-Sélonnet et de Seynes, la commune de La Bréole qui
héberge la fromagerie des éleveurs locaux, quatre villages de vacances et
maisons familiales, des particuliers propriétaires de résidences de
vacances. Chacun a mis la main à la poche selon ses moyens.
Communiquer concrètement, avec une offre lisible
Les atouts de cette zone géographique ne manquent pas, la sortie de l'autoroute A51 étant à 30 km seulement. L'hiver, la clientèle vient du Vaucluse, du Gard, du Var et de la mégapole d'Aix-Marseille. L'été, les habitants des régions lyonnaise et grenobloise viennent trouver dans ce massif l'assurance de l'ensoleillement. Cette
station de la Vallée Blanche, est à l'opposé des offres des stations à
grande capacité, les produits locaux sont nombreux, et les restaurateurs
l'ont bien compris en concentrant ici trois Maîtres Restaurateurs.
Mettre
en place des packages, commercialiser l'ensemble de l'offre, mettre en
valeur toutes les activités nature, hiver/été, optimiser le télésiège
gros porteur, optimiser la production de neige artificielle avec la
création de lacs de captage : les chantiers de la nouvelle équipe sont
ambitieux.
Les moyens financiers sont apportés par la région Paca et par
la commune, soit 945 000 €. Si la commune de Montclar accepte
d'investir dans le projet, elle a obtenu en contrepartie, le versement
de 25 000 €/an pendant 10 ans.
Du pragmatisme dans l'action immédiate
- Suivre
la gestion au quotidien : à l'image de la gestion rigoureuse d'une
entreprise, le contrôle de gestion qui sera mis en place se fera avec
beaucoup de pragmatisme, car, quand il y a un budget, il y a un suivi
des dépenses réelles.
- Mobiliser
les permanents et les saisonniers autour du projet : "Après quelques
années de flottement, la motivation des équipes s'est diluée. Le fait
que ce soit 'les gens du pays' qui prennent en main les destinées
permettra d'impliquer les collaborateurs sur les projets. Prendre en
compte les spécificités de leur métier, de leurs contraintes et mettre
en valeur les hommes sont les ancrages", affirme Alain Quièvre.