Après un parcours sans faute au sein du groupe Intercontinental, dans
lequel il a connu une ascension fulgurante, Didier Boidin a pris la
direction des opérations de la Société des bains de mer de Monaco (SBM). Pour
évoluer rapidement chez IHG, il lui aura fallu parcourir trois continents et cinq
pays en quelques années. Il accepte très vite un poste à Abidjan, en Côte d'Ivoire,
dans les années 1980. À seulement 25 ans, l'expérience est extrêmement
formatrice puisqu'il lui demande de mêler la débrouille managériale à la
rigueur de l'excellence hôtelière. À son retour d'Afrique, il prend la
direction de l'Intercontinental Grand Hôtel Paris, en cours de rénovation. Il
enchaîne alors avec agilité des expériences sur les continents américain et
européen, ce qui lui permet, à 35 ans, de prendre la tête de l'Intercontinental
Carlton, à Cannes. Il vit cette nomination comme un "retour dans l'univers du
luxe, une entrée dans la légende hôtelière". Après douze ans de
tapis rouge, il donne une dimension plus corporate
à sa carrière, en s'investissant dans les directions régionales d'Intercontinental.
Il est ainsi nommé vice-président opérations France-Benelux-Europe du Sud, puis
des marques luxe d'IHG en 2010. Mais l'opportunité de rejoindre la SBM, qui s'offre
à lui en 2016, représente un nouveau défi pour cet homme qui a le goût du
challenge. "Revenir dans une société où l'on est propriétaire de nos actifs,
constituée de beaux établissements" était un projet de carrière enthousiasmant
pour Didier Boidin. Après un peu moins de 40 ans passés au service d'Intercontinental,
il n'a pas eu peur de bousculer sa stabilité et de démarrer une nouvelle
aventure professionnelle. En mars 2017, il est nommé directeur général des opérations
hôtelières et des achats de la Société des bains de mer.
Un nouvel élan
Et les attentes sont grandes autour de cette arrivée. La SBM est en quête d'un
nouveau souffle, et Didier Boidin incarne ce nouvel élan. "Les
investissements autour de la rénovation de l'Hôtel de Paris sont lourds et nous
devons à la fois redéfinir et moderniser notre façon de travailler", précise-t-il.
Réaliser un état de lieux, "revoir les fondations de la maison", seront
ses premières actions. "La SBM est composée de vrais talents, mais
nous devons leur apporter de nouveaux outils", poursuit-il. En toile
de fond, l'idée est de redonner à la SBM un lustre international, "devenir
une référence en matière de luxe en Europe", dans les secteurs de l'hôtellerie,
de la restauration, des boutiques ou des casinos. Enfin, la SBM doit sortir du
territoire de la Principauté et développer ses marques emblématiques que sont
le Grill de l'Hôtel de Paris, le Jimmy'z, le Monte-Carlo Bay ou le Café de
Paris qui a déjà débuté son aventure asiatique, voire les Thermes de
Monte-Carlo.
Pour ce passionné qui se nourrit de projets et de rencontres, "le leadership, c'est amener ses
collaborateurs où ils doivent aller, et non pas où ils croient vouloir aller". Et
de préciser : "Je suis un fervent optimiste, je vois du talent en
chacun et je souhaite être un catalyseur pour l'équipe." En revanche, les collaborateurs devront faire preuve d'entrain.
"Je suis désespéré de voir le manque d'ambition chez certains jeunes. C'est un
univers fabuleux, avec ses contraintes et ses richesses. Il faut avoir envie d'y
croire", encourage-t-il lorsque l'on évoque les futures générations d'hôteliers.