L’Hôtellerie Restauration : Quel bilan tirez-vous de l’année 2021 ?
Roger Sengel : On ne peut pas encore tirer de bilan chiffré mais globalement, l’année n’est pas mauvaise. Toutefois, les hôtels de ville ont beaucoup souffert, notamment depuis début décembre qui est habituellement un mois très fort en Alsace. La clientèle de groupes et d’affaires est absente depuis les dernières restrictions sanitaires. Les taux d’occupation sont très bas, d'environ 15 à 20 %.
Où en sont les niveaux d’activité des professionnels dans votre région ?
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les restaurants présents dans les enceintes des marchés de Noël ont bien fonctionné, tout comme ceux situés dans les villages, grâce à la clientèle locale. En revanche, en périphérie des villes, les établissements sont en souffrance suite à l’obligation du télétravail, qui fait des coupes sombres dans les chiffres d’affaires.
De plus, pour le monde de la nuit et les bars, c’est très difficile. Sans parler des traiteurs organisateurs de réception pour lesquels la situation est dramatique. C’est ceux qu’il faut défendre aujourd’hui. Ils mériteraient de percevoir les mêmes indemnités que les discothèques, alors qu’ils ne sont pas considérés comme fermés. L’Umih travaille actuellement sur le sujet.
Quels défis la profession devra-t-elle relever en 2022 ?
La profession a de nombreux problèmes à résoudre, notamment de personnel et de ressources humaines… Nous devons apprendre à réguler les horaires, à trouver des solutions viables pour le personnel. Environ 85 % de nos entreprises ont moins de 10 salariés et chacune d’elle est différente, chacun doit trouver sa manière de gérer au mieux.
L’année à venir sera déterminante : il va falloir rembourser le PGE, les crédits, essayer de reprendre une vie normale… Tout est toujours fluctuant et aléatoire. Le tourisme d’affaires, très développé en Alsace, est en berne actuellement.
Quelles sont les perspectives pour 2022 ?
Sans être un scientifique, je pense que le variant Omicron n’est pas un danger ; en tout cas, il semble moins dangereux que les variants précédents, et puis la vaccination progresse. Mon espoir est qu’on puisse travailler sans contraintes dès le printemps. Nos hôtels classiques ne souffrent pas car ils ont une clientèle d’habitués. De plus, les touristes étrangers - qui viennent d’Allemagne, de Belgique, des pays nordiques, de l’Europe de l’Est et de l’Italie – sont là, car il n’y a pas de restriction les empêchant de voyager. À nous de saisir nos chances et de recevoir cette clientèle. Il faut absolument rester positif.
Publié par Roselyne DOUILLET