La rupture conventionnelle procède d'une
initiative de l'employeur et du salarié pour rompre d'un commun accord
le contrat de travail (Circ. DGT n° 009-04 du 17 mars 2009).
Plutôt que de démissionner, de plus en
plus de salariés demandent à leurs employeurs de conclure une rupture
conventionnelle pour pouvoir ensuite percevoir les indemnités chômage. Si l'employeur
accepte une telle demande - il n'y est pas obligé -, ce n'est pas
sans conséquence financière car il accepte alors de verser une indemnité de
licenciement à son salarié.
La rupture conventionnelle est réglementée
par les articles L1237-11 à L1237-16 du code du travail.
Une rupture réservée aux salariés
titulaire d'un CDI…
Ce n'est ni un licenciement, ni une
démission, mais un mode de rupture spécifique réservé au contrat de travail à
durée indéterminée (art. L1237-11 du code du travail). La rupture
conventionnelle peut concerner les salariés protégés (délégué syndical ou du
personnel…), mais elle est alors soumise à autorisation de l'inspection du
travail et non pas à une simple homologation.
Cette rupture est exclue pour les CDD et
les contrats d'apprentissage, et lorsque la rupture du
contrat résulte d'un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (GPEC) et d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
… qui peut être conclu en cas de maladie et
de contexte conflictuel
Contrairement à la position prise par l'administration
dans la circulaire DGT du 17 mars 2009 relative à la rupture conventionnelle,
la Cour de cassation a admis qu'une convention de rupture pouvait être conclue
:
- en cas d'existence d'un différend au contrat de
travail entre les parties, qui n'affecte pas la
validité de la convention de rupture (Cass.soc.23 mai 2013, n° 12-13865) ;
- au cours de la suspension d'un contrat de travail ou d'une maladie
professionnelle, en l'absence de fraude ou de vice du consentement établie
par le salarié (Cass.soc. 30 septembre 2014, n° 13-16297) ;
- pendant la période de suspension liée
au congé de maternité, mais aussi pendant les dix semaines qui suivent l'expiration
de cette période, une durée limitée à quatre semaines avant la loi travail du 8
août 2016 (Cass.soc. 25 mars 2015, n° 14-10149).
La conclusion d'une rupture
conventionnelle est également possible pendant les périodes de suspension du
contrat ne donnant pas lieu à une protection particulière, comme l'arrêt maladie,
le congé parental d'éducation… (Circ. DGT du 17 mars 2009).
La procédure à suivre
Les parties doivent respecter la procédure
suivante :
• tenir un ou plusieurs entretiens pour
définir les modalités de la rupture ;
• signer la convention de rupture, en
sachant que chacune des parties dispose d'un droit de rétractation de 15
jours calendaires qui commence au lendemain de la date de signature. La date d'expiration
du délai de rétractation figure sur la convention ;
• envoyer la convention à la Direccte (ou
l'inspecteur du travail lorsqu'il s'agit d'un salarié protégé) en vue de son
homologation (ou de l'autorisation) qui dispose d'un délai de 15 jours
ouvrables (tous les jours sauf le dimanche) pour instruire le dossier.
Convention sur un formulaire Cerfa
Le ministère du Travail a mis en place un
site destiné à aider les deux parties lors de la conclusion d'une rupture
conventionnelle. Il permet de saisir la demande d'homologation en ligne, qu'il
faudra ensuite imprimer en trois exemplaires signés et datés.
L'indemnisation du salarié est obligatoire
Le salarié doit percevoir une indemnité
spécifique de rupture conventionnelle dont le montant ne peut pas être
inférieur à celui de l'indemnité de licenciement. Le salarié a droit à 1/5e de
salaire par année d'ancienneté, auquel s'ajoute 2/15e par année au-delà de
10 ans. Ce montant constitue un minimum. Les parties sont libres de
convenir d'un montant supérieur.
Publié par Pascale CARBILLET
mercredi 8 mars 2017
vendredi 17 mars 2017
vendredi 17 mars 2017
mercredi 8 mars 2017