“Le tissu hôtelier du Valais a une particularité, il est constitué de nombreuses petites entreprises familiales qui cherchent plus à être rentable qu’à faire du volume. Les grands hôtels, eux, sont attirés par les puissants systèmes de réservations.” Richard Kuonen, 65 ans, dirige l’hôtel Alpes et Rhône à Martigny. Le sexagénaire refuse d’être sur Booking.com même si cela le rend invisible sur le web. Mais il envisage que ses enfants puissent avoir, plus tard, une autre stratégie.
“Même lorsque la clause de parité tarifaire existait et qu’elle nous empêchait de vendre nos chambres meilleur marché que sur la plateforme, je la contournais. Aujourd’hui, elle a été invalidée par l’État. Les clients de Booking.com sont les bienvenus ! Par contre, ils sont avertis qu’ils payeront beaucoup plus cher en réservant sur la plateforme plutôt que directement auprès de nous. Du coup, les anciens qui jouaient à faire les jeunes en pianotant sur Booking.com réservent de nouveau en direct”, s’amuse Claude Buchs, propriétaire de l’hôtel Bella Tora à Saint-Luc. Il parle d’une année record pour 2021 “avec le retour de la clientèle suisse en raison de la pandémie.”
“Booking.com est venu nous dérouler des offres magnifiques, nous promettant que nous serions toujours pleins. Mais nous étions déjà complets, sans eux ! Et puis, en réalité, je préfère avoir une ou deux chambres non occupées et renoncer à 10 000 CHF [9 455 €] à l’année que de perdre 250 000 CHF [environ 236 400 €] de commissions inutiles. Pour remplir, les clients et leurs recommandations suffisent !”, explique d’une voix douce, Leni Müller, à la tête du 4 étoiles Cœur des Alpes dans la station de ski de Zermatt.
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Publié par Francois PONT
dimanche 13 mars 2022