Thierry Grégoire : "cela devient très compliqué de vivre de son métier"

Le président de l'Umih saisonnier inquiet pour l'avenir du secteur.

Publié le 07 juillet 2014 à 15:59

Comment les saisonniers réagissent-ils à la grève de la SNCM ?

Thierry Grégoire : Cette grève qui perdure est un coup très grave porté à l'économie toute entière de la Corse. Je suis en contact régulier avec Agathe Albertini, qui préside l'Umih Corse ;  c'est une véritable catastrophe pour les hôtels et les restaurants qui démarrent la saison à vide ou presque. La Corse produit 7 chômeurs par jour ; je ne comprends pas que nos dirigeants ne tapent pas du poing sur la table. Les professionnels sont exaspérés. Ils ont embauché pour la saison. Une saison qui se réduit, même là-bas. Qu'on les laisse travailler, qu'on nous laisse travailler.

La réduction de l'espace concédé aux plages privées se rapproche. Où en êtes-vous du dossier ?

A Antibes-Juin Les Pins, 21 plages privées devront fermer à la fin de l'année. Soit 450 emplois en moins. A Cannes, qui je vous le rappelle est une plage artificielle à l'origine, ce sont deux tiers des établissements qui vont disparaître. A l'origine de ces mesures, la loi du 26 mai 2006 de Jean-Louis Borloo qui prévoit un nouveau partage de l'espace public avec seulement 20% de privé. Dans le sud de la France, l'activité des restaurants de plage pèse pour beaucoup dans l'économie. Si la loi est appliquée telle quelle, de Menton à Mandelieu, ce sont des milliers d'emplois qui vont disparaître. Pour nous, c'est un combat qui continue.

Votre sentiment sur l'avenir de votre secteur ?

Cela devient très compliqué de vivre de son métier. Les établissements saisonniers sont très fragiles et ce phénomène va en s'accentuant. Et quand je vois que des parlementaires qui veulent rajouter des taxes sans la moindre concertation cela m'effraie. Les nouvelles mesures sur le temps partiel (contrat de moins de 24 heures) ne passent pas chez nous. Ce qui m'inquiète, c'est cette sorte de résignation qui s'installe. Personnellement, j'estime que nous sommes dans une faillite collective des pouvoirs publics et des corps intermédiaires. L'entreprise saisonnière ne l'est pas pour le plaisir. Elle dépend d'un environnement, d'un contexte, de la météo. L'hôtellerie saisonnière est la première à souffrir de la concurrence déloyale qui découle du développement d'une offre d'hébergements totalement incontrôlée,  sans parler du calendrier scolaire… Quant au CICE, nous n'en profitons pas dans notre secteur. Aujourd'hui, ce sont les banques, l'Urssaf et le RSI qui nous plombent et sont à l'origine de beaucoup de liquidations judiciaires. Il est urgent de repenser le système, de réfléchir à de nouveaux modes de financements (participatif, créations de fonds spécifiques, etc.).

 


Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes.



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