Réinventer l’hôtellerie de gare pour l’adapter aux nouveaux besoins des clientèles d’affaires et loisirs : c’est l’ambition de Quai central, ouvert depuis le 16 octobre, à Tourcoing (Nord), en lieu et place d’un ancien quai de déchargement de la Sernam. Située à trois minutes de Roubaix, quatorze minutes du centre de Lille et une vingtaine de Courtrai (Belgique), Tourcoing est une ville en pleine transformation ces dernières années.
“L’activité a démarré sur les chapeaux de roue, explique François Ohlmann, directeur général du groupe Najeti qui a porté ce projet. Un établissement de ce type était attendu à Tourcoing alors qu’au début, bizarrement, personne ne croyait à ce projet. Notre approche a été de voir la ville non pas comme elle était, mais comme elle allait devenir.”
Des chambres réversibles
Les 53 chambres (qui s’appellent ici des ‘muches’, cabanes en cht’i) s’organisent sur quatre étages en versions M (16 m2), L (21 m2) et familiales, d’une capacité de quatre personnes. Seize d’entre elles sont communicantes et toutes sont transformables en twin, pour accueillir facilement les groupes.
Certaines d’entre elles sont également réversibles, c’est-à-dire intégralement transformables en bureaux. “Depuis l’avènement du télétravail, les personnes qui exercent de chez elles manquent d’endroits pour recevoir des clients, réunir les équipes, organiser des entretiens… L’idée de notre hôtel est de rentabiliser les mètres carrés non utilisés la journée, mais en allant plus loin que la seule transformation du lobby en espace de coworking, que tous les hôtels lifestyle proposent déjà”, détaille le dirigeant.
Le rez-de-chaussée accueille la réception ainsi qu’un espace de travail et de détente, avec fauteuils, fatboy et sièges en estrade, où peuvent s’installer les voyageurs de la gare voisine, informés en temps réel des départs et arrivées grâce à un tableau d’affichage SNCF. Au 4e étage, un restaurant et bar de 70 couverts est installé en partie en rootfop, et propose des spécialités locales
Une décoration en hommage du passé industriel
La décoration réalisée par Valérie Baud-Dhénin, une ancienne hôtelière, fait la part belle aux matériaux bruts du Nord, briques, acier, chêne des Hauts de France, et rend hommage au passé industriel de la région. “On s’est demandé à chaque étape comment faire différemment et mieux, et inclure du développement durable dans le projet. Les briques du rez-de-chaussée sont celles de l’ancienne halle Sernam qui ont été démontées et nettoyées, le plancher du restaurant est issu d’une filière de réemploi. 100 % des entreprises qui ont travaillé sur le projet sont françaises, et 60 % sont locales”, précise François Ohlmann.
Un investissement total de 5,6 M€ HT, dont 800 000 € HT consacré à l’aménagement, pour le groupe Najeti, qui compte aujourd’hui neuf hôtels et trois golfs, en attendant une nouvelle adresse dans quelques mois à Beaune (Côte-d’Or), et un projet encore confidentiel dans le Nord.
Publié par Roselyne DOUILLET