Transparence des contrôles d'hygiène : l'Umih s'oppose au projet de décret

Alors que le texte doit entrer en vigueur le 1er juillet, l'Umih s'élève contre le projet de décret qui porte désormais sur quatre niveaux : très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer et à corriger.

Publié le 17 juin 2016 à 12:11
Cela fait maintenant deux ans que la profession tente de faire comprendre au Ministère de l'agriculture les effets pervers de ce type de dispositif. Sans grand résultat, puisque le texte qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prévoit quatre niveaux : hygiène très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer et à corriger. Au lieu des deux réclamés par l'Umih. « L'hygiène, en restauration, est un prérequis. Je ne comprends pas qu'on puisse mettre des échelons. Soit on est bon, soit on est mauvais » estime Hubert Jan, président national des restaurateurs de l'Umih qui s'élève contre cette nouvelle graduation qu'il découvre à la lecture du texte. L'expérimentation portait en effet sur trois niveaux. « La frontière entre très satisfaisant et satisfaisant est infime. Il suffit d'un carreau fêlé dans la cuisine ou d'un thermomètre qui ne soit pas à lecture digitale. Je ne crois pas que ce soit parlant pour le consommateur, encore moins significatif. Nous sommes pour la transparence mais pas pour la stigmatisation d'un secteur. » La profession est lasse d'être pointé du doigt. « Si nous avons obtenu que l'affichage soit volontaire et non obligatoire dans les établissements, les résultats sur le site du ministère seront publiés sous forme de smileys. Autre hérésie dans le contexte numérique actuel. Ils pourront être repris, copiés par les sites d'avis en toute liberté. Il n'y a aucune protection des données. Irez-vous dans un établissement à améliorer ou à corriger ? ». Pour l'Umih, les restaurateurs devraient bénéficier d'un délai pour se mettre en conformité, comme cela a été le cas lors de l'expérimentation faite à Avignon (Paris n'avait pas eu cette possibilité). Et c'est après vérification que les résultats devraient être publiés. «Cette nouvelle réglementation pose aussi un sérieux problème d'équité de traitement entre nos établissements et tous les autres acteurs de la filière alimentaire, alors que notre métier et nos salariés ont grand besoin d'être soutenus et valorisés ». Le syndicat se souvient de la déferlante médiatique qui avait accompagné la publication de l'expérimentation à Paris par une association de consommateurs. « Il faut replacer les choses dans un contexte professionnel. Là, on est dans le dénigrement systématique » regrette Hubert Jan. « Avec cette nouvelle contrainte, on jette encore plus le discrédit sur notre profession et on éloigne un peu plus le chef d'entreprise de son coeur de métier ».

 

Publié par Sylvie SOUBES



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