Bousculer les habitudes
Pour ce faire, le trio a rénové une demeure centenaire dans laquelle il a créé cinq salons intimistes sur 400 m². Velours, lustres à pampilles, miroirs démesurés… Les propriétaires ont souhaité une "décoration féminine" et une ambiance lounge, tout en évitant le "kitsch, l'extravagant et le rose poudré". "Les Chiliens sont très friands d'ambiances, ce qu'on appelle ici la onda", observe Eduardo Jara. Au début, ce concept tout à fait inhabituel au Chili désarçonne les clients. "Par exemple, le fait qu'on ne propose que des tables hautes ou basses a perturbé les Chiliens. Ils cherchaient où s'asseoir pour dîner !", note, surprise, Amélie Kayser. Mais Le Boudoir trouve rapidement ses marques et ses adeptes après sa "marche blanche" : tout comme les autres commerces du pays, l'établissement a réalisé une période test de plusieurs mois afin de récolter de précieux commentaires de la clientèle et d'affiner son service et sa carte. Désormais, l'établissement offre des entrées à partager (ceviche à la vodka et au gingembre, poulpe mariné, carpaccio de boeuf…) et des plats d'inspiration française (poulet basquaise, vichyssoise, filet de boeuf sauce roquefort…). "Nous avons opté pour une gastronomie maison avec uniquement des recettes simples mais riches en goût", souligne Eduardo Jara. L'établissement s'illustre également par une longue carte de cocktails, souvent inédits, comme le Maracuya boudoir (base de pulpe fraîche d'ananas, fruit de la passion, pamplemousse, bleuets et vodka) ou le Rouge Basil (fraises fraîches écrasées dans de la vodka et du basilic).
Un "restaurant alternatif"
Avec son ticket moyen autour de 25 euros, Le Boudoir s'impose comme un "restaurant alternatif, sans concurrence directe" dans la capitale, assurent ses propriétaires. Néanmoins, il reste soumis aux humeurs imprévisibles de sa clientèle. Les soirs de matches de l'équipe nationale par exemple, les Chiliens désertent les restaurants… sauf ceux avec des écrans de télévision. "Le Chili constitue une expérience spécifique. C'est très surprenant !", juge Eduardo Jara.
Publié par Violaine BRISSART