Canards sauvages et chevaux blancs vous accueillent au Mas de la Fouque, fondu dans ce paysage d'eau et de roseaux. Le charme de cette Camargue préservée séduisait Gérard Louvin à chaque séjour à l'hôtel. Il l'a donc acheté en décembre 2011. Producteur de télévision et de spectacle à succès, il n'a pas oublié sa formation en école hôtelière et ses débuts en tant que maître d'hôtel chez Lucas-Carton et à la Compagnie des Wagons-Lits. Trente ans de succès médiatique n'ont jamais effacé son rêve : avoir un jour son établissement.
Il l'a concrétisé avec Jean-Philippe Cartier. Son associé, entrepreneur de 37 ans, est rodé au développement et à la rentabilisation d'entreprise, des sites web aux club-restaurants parisiens. Ces deux voyageurs, familiers de l'hôtellerie de luxe, incarnent cette clientèle en quête d'adresses uniques à l'accueil personnalisé. Leur vision repose autant sur le matériel que sur l'humain et l'écologie. Pour lui donner forme, ils ont investi plus de 2 M€ en travaux et recruté du personnel.
"Un esprit de famille"
Un nouveau binôme pilote cet ambitieux projet. Ruis do Couto, le directeur et Pierre Royaux, son adjoint ont succombé au charme du lieu. Leur mission : faire de cet hôtel "un lieu où l'on se sent chez soi" et apporter à chaque client une attention de toutes les minutes, avec une équipe qui travaille dans "un esprit de famille". Le réaménagement, réalisé par Clémence Fenninger et Sylvia Fabbian, ouvre l'hôtel sur la nature, laisse traverser la lumière, oublie la décoration chamarrée pour les teintes naturelles, ajoute références industrielles, trésors chinés et pièces design.
Répondant aux nouvelles normes 4 étoiles, les 26 chambres (dont 7 suites et 2 roulottes) offrent literie sur mesure et terrasse privative. À l'extérieur, tout fait oublier le stress et profiter de ce séjour comme un invité, piscine, tennis, pétanque, et nature à perte de vue. Le chef, Frédérick Pelletier, natif du Canada, a fait ses études tout près, au lycée hôtelier de Saint-Jean-du-Gard. Après ses débuts chez les étoilés régionaux, il a été jeune talent Gault et Millau 2007 à l'hôtel des Trois Vallées à Courchevel, a travaillé en Corse et dans le Lubéron, au Canada et dans la région parisienne.
"Panier de tapas gastronomique"
Il rejoint le Mas de Fouque en 2009 pour y créer la première carte gastronomique. Aujourd'hui, dans une cuisine entièrement refaite, avec une équipe solide, il a imaginé une offre adaptée à ce lieu "ouvert tout le temps". En hiver, l'Atelier propose son "panier de tapas gastronomique" pour midi (38 €) et son menu découverte le soir (45 €). La carte gastronomique va arriver dès Pâques (carte et menu à 65 €).
En été, place à la carte piscine et toute l'année, menu enfant et carte room-service. Frédérick Pelletier renouvelle ses propositions tous les deux mois, jamais à cours d'idées avec les produits de Camargue et de Provence. Il aime travailler le taureau bio de Magali Saumade et le pigeon des Costières autant que le riz rouge ou les pommes de terre des sables. Il s'amuse aussi à réinventer la poire Belle Hélène ou la pêche melba.
Une carte de soin invitant au voyage
Le même esprit de plaisir et de service règne sur le spa, dirigé par Nathalie Mota depuis sa création. Il a été entièrement rénové et offre un jacuzzi en plein air, salle de fitness et espace de soin avec vue sur l'eau de l'étang sauvage et yourte pour des soins en duo. Le spa des cinq mondes griffe maintenant une carte de soin invitant au voyage. Ruis do Couto, le directeur, tire un bilan satisfaisant de cette première saison.
Avec un positionnement haut de gamme sur la région - tarifs en basse saison de 230 € (chambre) jusqu'à 720 € (suite), de 290 € à 800 € en haute saison - les réservations sont en hausse, les week-ends sont complets, beaucoup de clients reviennent. La clientèle se compose à 50 % de visiteurs du Grand Sud, (triangle Lyon-Perpignan-Monaco), amateurs d'escapades hors-saison, 40 % de clients viennent du reste de la France et 10 % de l'étranger, complétés par des séminaires d'entreprises et privatisation.
L'hôtel est ouvert à l'année, l'équipe passe de 20 à 40 personnes en haute saison. L'objectif d'équilibre est à deux ans. Planter un potager pour le chef et s'équiper en panneaux solaires, créer un mini-club pour les enfants et renforcer les liens avec les clients locaux, tous les projets sont dans le même esprit, celui d'une Camargue authentique, contemporaine et accueillante.
Publié par Anne Sophie Thérond
