Après deux ouvrages sur ce thème chez Gründ (1998 et 2004), il va cette fois encore plus loin dans les recherches et l'évocation. « Il me semblait important que les lecteurs connaissent l'histoire du guide, ses méthodes de travail ainsi que les femmes et les hommes qui, notés à « trois étoiles » ont porté la gastronomie française au sommet » dit-il pour justifier ce travail.
Ainsi, dans un premier volume, fait-il le portrait de tous les « trois étoiles » 2016 en France. Vingt-quatre maisons avec le chef ou la cuisinière, dont il dresse le portrait. Et, à travers quelques confidences, la découverte de son histoire, de sa cuisine, de ses petits secrets. Ensuite et en une centaine de pages, l'histoire d'un guide, véritable « produit marketing » (même si le nom n'existait pas à l'époque) du pneu créé en 1900 pour aider les « chauffeurs et les vélocipédistes (sic) » voyageant en France à « approvisionner leur véhicule, le réparer, lui permettre de se loger et de se nourrir ».
L'histoire donc à travers les hommes, la famille Michelin et les directeurs du guide. Les méthodes de travail et de classification. Et les palmarès de 1933 à nos jours en France puis dans le monde entier. On y retrouve les maisons d'hier et ce qu'elles sont devenues, les « cumulards » d'aujourd'hui, le tout mis à jour après la sortie du guide Shanghai 2016 !
Le deuxième volume s'intéresse aux établissements couronnés en France mais qui ne sont plus à « trois étoiles » en 2016. Des mythiques Mère Brazier au col de la Luère et La Pyramide - Fernand Point à Vienne jusqu'au Relais Bernard Loiseau à Saulieu en passant par La Tour d'Argent, Lasserre et le Grand Vefour à Paris, L'Hostellerie de la Poste à Avallon, L'Oustau de Baumanière aux Baux-de-Provence, Barrier à Tours et Alain Chapel à Mionnay entre autres.
Là encore, documents d'archives, confidences, regards de l'époux ou l'épouse sur le cuisinier ou la cuisinière permettant, sans jouer les voyeurs, d'entrer dans l'intimité de ces maisons.
Une somme de documents et un gros travail de recherche aboutissent à ces quelques 816 pages qui se lisent comme un roman que l'on peut « picorer » au hasard de ses envies.