du 24 avril 2005 |
MICHELIN 2005 |
Cyril Haberland · Château d'Audrieu · Audrieu (14) Pour ses trente ans, il obtient une première étoile et devient papa. 2005 ? "Un grand cru", sourit-il.
SYLVIE SOUBES
L'année des grandes aventures
Cyril Haberland : "Il fallait que je me construise, que je mette en place l'environnement dans lequel j'allais pouvoir m'exprimer." |
La mer derrière vous, à 13 kilomètres de Bayeux. Laissez le bocage vous raconter des histoires de marmitons, de nobles gourmets et de guerriers. Selon la légende, De Percy, premier seigneur du domaine d'Audrieu, fut le cuisinier personnel de Guillaume le Conquérant avant d'être adoubé. Quant à la bâtisse, dont l'architecture actuelle date du XVIIIe siècle, elle a résisté aux assauts du Débarquement. De miracle en anecdote, la tradition normande reprend toujours ses droits dans ce lieu privilégié. Les plaisirs de la table, qui en font partie, sont eux aussi pleinement restitués cette année sous les feux d'une étoile accordée par le guide Michelin. Maître d'oeuvre aux fourneaux depuis le 1er février 2003 : Cyril Haberland. Un ancien de l'Auberge des Templiers aux Bézards (45) et de Cordeillan-Bages à Pauillac (33). Un jeune chef, dont l'année 2005 restera gravé dans la pierre. À l'étoile s'ajoutent en effet son trentième anniversaire le 13 mars et la naissance de son premier enfant le 2 avril "Un grand cru", admet-il.
Touristes
anglo-saxons
L'étoile, perdue en 2001, faisait
un peu partie du challenge. "C'était un souhait, qui n'était pas inscrit dans le
contrat. Au fond de moi, je m'étais donné trois à quatre ans pour l'obtenir."
La première saison a été dure : "Je quittais un établissement où nous étions
15 en cuisine ; là, nous étions 4. J'ai aussi passé du temps à chercher les
producteurs avec lesquels j'allais pouvoir avancer. Il fallait que je me construise, que
je mette en place l'environnement dans lequel j'allais pouvoir m'exprimer. Il y a une
très grande différence entre les cartes 2003 et 2004." Fréquenté en majeure
partie par les touristes anglo-saxons, la table du Château d'Audrieu voit sa clientèle
locale augmenter sérieusement l'an dernier. "Plus de 40 %", note Willy
Grévin, le directeur.
Cyril Haberland bénéficie depuis le début d'une
grande latitude aux fourneaux. "J'ai bien sûr un ratio à respecter, mais en
dehors de ça, j'ai carte blanche." Chaque plat fait l'objet de nombreux essais,
dont le cérémonial commence toujours par quelques légumes ou fruits qu'il a goûtés,
à cru, dans le champ du maraîcher. Vient ensuite l'outil, une balance, qu'il pose devant
lui. L'imagination, la tentation et sa parfaite connaissance des gammes classiques font le
reste. Bar des côtes normandes cuit à la plancha, Blettes et jambon de cochon de Bayeux,
réduction de fruits rouges au vin, Huîtres de pleine mer d'Asnelles, choux-fleurs et
truffes, bouillon chaud de topinambours, Ris de veau de lait normand, asperges vertes et
pulpe d'épinards au wasabi, Filet de boeuf poêlé, blinis de pommes de terre à
l'andouille de Vire, jus corsé au vin rouge
Un tour de main parfois sucré-salé,
toujours merveilleusement "naturel". < zzz22i
Château d'Audrieu
14250 Audrieu
Tél. : 02 31 80 21 52 · Fax : 02 31 80 24 73
audrieu@relaischateaux.com
www.chateaudaudrieu.com
En chiffres
Investissements
(hôtel et restaurant) 150 000 E par an
CA 2004
2 200 000 E
Effectif
45 personnes (dont 1/4 de locaux)
Capacité
50 places
Prix moyen
95 E
Complément d'article 2922mp40
Saint-pierre cuit au caramel, poireaux rôtis, vinaigre balsamique, écume de lait à la réglisse
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L'Hôtellerie Restauration
n° 2922 Magazine 28 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE