du 28 avril 2005 |
MICHELIN 2005 |
Philippe Delaune · La Belle Époque · Châteaufort (78) Grâce à Philippe Delaune qui l'a racheté en 1998, cet établissement des Yvelines récupère son étoile.
PASCALE CARBILLET
La belle étoile
Philippe Delaune tient à remercier toute son équipe... ainsi que ses clients. |
Philippe Delaune souhaitait avoir son propre
établissement : il lui aura fallu plus d'une vingtaine d'années pour concrétiser son
rêve. Il est vrai qu'entre-temps, il aura réalisé un beau parcours professionnel. C'est
en 1981, en montant à Paris, au Trou Gascon d'Alain Dutournier, qu'il fera ses premières
découvertes professionnelles. C'est là qu'il acquiert son envie de persévérer dans la
gastronomie, d'autant qu'à son arrivée au Trou Gascon, l'établissement décroche sa
deuxième étoile. Il ira parfaire son expérience dans le restaurant Faugeron, puis avec
Jacques Cagna, avant d'intégrer le Carré des Feuillants, où il gravira tous les
échelons pour finir comme fidèle lieutenant d'Alain Dutournier en tant que chef
exécutif. Puis il sera temps pour lui de prendre son envol.
Il visitera un certain nombre d'affaires dans toute
la France, mais aucune ne l'enthousiasmera réellement, le faisant même douter de son
envie réelle de s'installer à son compte. Jusqu'au jour où il vient visiter La Belle
Époque dans les Yvelines. Un vrai coup de coeur pour cette affaire finit par l'emporter :
Philippe Delaune prend la décision de vendre son pavillon en banlieue parisienne pour la
racheter.
Pari risqué : l'établissement est fermé suite à une liquidation judiciaire en raison
des démêlés de son ancien propriétaire avec la justice. Si la maison est belle, tout
reste à faire pour la remettre à flot, et le départ de Philippe Delaune n'est pas
facile à organiser. Il faut prévoir sa succession au Carré des Feuillants et accomplir
toutes les formalités pour reprendre son restaurant. Pendant six mois, il va jongler
entre ces deux tâches. Il reconnaît que si cela a été possible, c'est aussi grâce à
Alain Dutournier, qui lui a permis de faire cette transition. "J'ai énormément
de respect pour lui."
L'étoile
était un objectif, mais pas une idée fixe
Une fois les clés en main, les six
premières semaines sont consacrées au nettoyage. Toute la famille y participe, ses
parents mais aussi sa femme Anne-Marie, qui travaille désormais à ses côtés à
l'accueil. Il investit dans un piano Charvet. "Il n'était pas évident d'investir
alors que le restaurant était fermé, mais il fallait se donner les moyens de réussir",
précise-t-il. D'autant que l'établissement n'était plus référencé dans aucun guide.
"Nous avons travaillé un an sans aucun référencement. Petit à petit, nous
avons remonté l'affaire. J'ai dû aussi reformer une équipe. La première année a été
très difficile, mais j'ai toujours gardé la même ligne de conduite, et cela a fini par
payer."
Pas facile non plus de quitter l'influence d'Alain
Dutournier après avoir travaillé si longtemps pour lui. Il lui a donc fallu se démarquer, acquérir son
indépendance culinaire afin de donner une identité propre à sa cuisine.
Si reconquérir l'étoile était un objectif, elle
n'était pas non plus une idée fixe pour Philippe Delaune. Même s'il reconnaît
évidemment qu'il est content de l'avoir. "Cette étoile vient récompenser le
travail de toute mon équipe, mais elle ne me fait pas oublier ma clientèle, qui m'a
suivi quand je n'avais pas d'étoile. Quand je n'avais aucune reconnaissance de la
profession, ce sont mes clients qui m'ont permis de me maintenir à flot et de développer
régulièrement le chiffre d'affaires" - une clientèle d'affaires importantes le
midi, en raison des nombreuses entreprises installées dans les environs de Châteaufort.
"Le soir, nous avons une clientèle de particuliers, et c'est là que le Michelin
va nous apporter un plus." Pari réussi pour Philippe et Anne-Marie Delaune. < zzz22i
La Belle Époque
10 place de la Mairie
78117 Châteaufort
Tél. : 01 39 56 95 48 · Fax : 01 39 56 99 93
En chiffres
Investissements
153 000 E + 76 000 E de travaux
CA 2004
1 ME TTC
Effectif
8 personnes en cuisine et 4 en salle
Nbre de couverts
35 par service en moyenne
Capacité
50 places
Prix moyen
70 E
Prix des menus
32 et 48 E
Complément d'article 2922mp95
Feuillantine aux framboises chantilly au chocolat
Article précédent - Article suivant
L'Hôtellerie Restauration
n° 2922 Magazine 28 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE