du 12 janvier 2005 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LE VAUCLUSE EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
BAISSE DE LA TVA : ANDRÉ DAGUIN AFFICHE SA DÉTERMINATION
Avignon (84) Première réunion officielle en région pour André Daguin après l'échéance du 1er janvier 2006. Comme on pouvait s'y attendre, le dossier de la baisse de la TVA a accaparé l'essentiel des débats à Avignon. Pour le président confédéral de l'Umih, le combat continue.
Par Sylvie Soubes
Devant la presse régionale, de gauche à droite : Patrice Mounier, président des cafés et discothèques du 84, Jean-Louis Giansily, président des restaurateurs du 84, André Daguin, Thierry Mariani et le président du Vaucluse, Franck Gomez. |
Lundi à Avignon, devant la presse régionale le matin, puis face aux adhérents de l'Umih 84 l'après-midi, André Daguin a rappelé haut et fort que "la baisse de la TVA" n'était pas un "but", mais un moyen pour augmenter les salaires, investir et pouvoir maîtriser l'addition en douceur, lorsque les lois du commerce l'exigent. Dans le jargon, on appelle ça une bouffée d'oxygène. "Et si vos restaurateurs ne jouent pas le jeu ?", interroge un journaliste ? "Vous savez, rétorque le président national de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), la concurrence est un remède extraordinaire. Celui qui ne fera pas ce qu'il faut, il sera hors marché dans les 18 mois qui suivront." Les arguments en faveur de la TVA à 5,5 % en restauration n'ont pas changé depuis le 1er janvier : 40 000 emplois supplémentaires, la diminution du paracommercialisme, le maintien des très petites entreprises qui forment un tissu social unique, et celui de la restauration traditionnelle, dont les marges de manoeuvre se réduisent comme une peau de chagrin ces dernières années. Dans la salle, les questions sont nombreuses et convergent invariablement : que va-t-on faire après le 24 janvier, date de la prochaine réunion des ministres des Finances européens ? André Daguin reconnaît qu'il ne croit pas dans l'aboutissement du dossier lors de cette commission. En revanche, lui, comme Thierry Mariani, qui se tient à ses côtés sur la tribune, estiment que la subsidiarité doit désormais être enclenchée. Et le député du Haut-Vaucluse d'affirmer : "Cette piste doit être tentée. [ ] Le gouvernement a une obligation de résultat. [ ] Il n'a pas perçu en termes d'emplois ni en termes de vote l'enjeu. C'est une promesse qui a été faite à la France qui bosse " Rue d'Anjou, le déroulé du calendrier est d'ores et déjà dans les tablettes. Les 2 échéances à venir - l'Ecofin du 24 janvier et la commission mixte paritaire du 25 - et leur issue pèseront de tout leur poids dans les décisions qui vont être prises par l'Umih lors du comité d'administration extraordinaire du 7 février. "Et si nous en sommes toujours au même point ?", tente un Avignonnais. "Nous avons des idées, et des méchantes", promet le chef de file de l'Umih. Applaudissements nourris. zzz74v zzz66f
3 questions au président de l'Umih 84, Franck Gomez
L'Hôtellerie Restauration : Dans quel état d'esprit se trouvent les professionnels du Vaucluse après
le 1er janvier 2006 ? Il semble que 2005 ait été une année difficile ?
Franck Gomez : Sur le terrain, c'est l'espoir contrairement à
ce que vous pourriez croire. À un moment donné, comme il a été dit tout à l'heure, il
faut cesser de nous prendre pour des imbéciles. Quant à 2005, ça a été une année en
dents de scie. Le 3e trimestre a sans doute été un peu meilleur pour les
hôteliers par rapport à 2004. La restauration a vu son ticket moyen chuter. Une des
causes est la baisse des ventes de vin. Je dirais que le ticket moyen a diminué de 20 %
sur l'année. Ce qui est énorme. Les cafés ont des problèmes spécifiques. La tournée
du patron n'est plus dans l'air du temps. Si le café ne se remet pas en question, il est
voué à disparaître. Même chez nous.
Quels sont
vos principaux axes de travail ?
La formation, beaucoup de formation avec la création d'Umih Vaucluse Formation et le
lancement d'un guide sécurité et hygiène. La formation continue des chefs d'entreprise
et de leurs salariés me tient particulièrement à coeur. La formation permet de coller
à la modernité. Sinon, je suis assez content de nos derniers résultats en matière de
paracommercialisme. Nous avons trouvé une autre approche et ça a fonctionné. En fait,
c'est le montage des dossiers qu'il faut revoir. Il faut du concret avant de le soumettre
aux administrations. Il ne suffit pas de dire, il faut justifier et prouver. Il ne faut
pas des supputations, mais confirmer ce qu'on apporte. Nous avons une affaire qui vient
d'aboutir à Avignon, et nous sommes sur une nouvelle qui fait du gîte, de la
restauration et de l'équitation, et qui est hors des clous sur l'ensemble des activités.
Et si vous
deviez résumer l'Umih 84 ?
Travail d'équipe, dialogue, mobilisation, présence systématique dans les
institutions
Vous savez, lors de la séance du 8 décembre 2005 à l'Assemblée
nationale, au cours de laquelle Thierry Mariani a déposé l'amendement visant à baisser
la TVA en restauration dès le 1er janvier 2006 dans le cadre du projet de loi
de Finances, le Vaucluse était - je crois - le seul département à avoir mobilisé tous
ses députés. Aux côtés de Thierry Mariani, député de la 4e
circonscription, il y avait Alain Cortade (1re circonscription), Maurice Giro
(2e circonscription) et Jean-Michel Ferrand (3e circonscription).
Pour moi, c'est représentatif et synonyme de l'esprit qui règne ici.
Grille de salaires
: l'Umih écrit à Gérard Larcher Le 17 novembre, l'Umih, le GNC, la CPIH et le Synhorcat ont proposé une grille de salaires applicable dès la baisse de la TVA. Faisant cavalier seul, la Fagiht a présenté une autre réactualisation de la grille, sans condition préalable pour lire, cliquez ici. Le 19 décembre, la grille de la Fagiht était portée à la signature. Les 5 syndicats de salariés l'ont ratifiée quelques jours plus tard. Alors que la prochaine commission mixte paritaire est prévue le 25 janvier, l'Umih a décidé d'adresser un courrier au ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, dont voici l'essentiel du contenu. Cette lettre a, été adoptée par l'ensemble du directoire. "La commission mixte paritaire du 19 décembre 2005 a donné lieu à la signature par la Fagiht d'un avenant n° 2 à la convention collective nationale des cafés, hôtels, restaurants ayant pour objet de réactualiser une partie de la grille de salaires. Ce syndicat patronal, unique signataire dans son collège, ne peut légitimement engager la profession dans les négociations sociales du fait de son absence de couverture nationale et de sa spécialisation sur une seule activité. Sa représentativité est fortement limitée par une implantation concentrée sur une partie de la région Rhône-Alpes. [ ] Nous contestons la capacité de cette organisation à contracter seule un accord collectif engageant, sur le plan national, l'ensemble de la profession. [ ]. Consciente des enjeux, l'Umih a toujours la volonté de susciter et de faire vivre ce dialogue aussi bien au niveau national que régional, mais également à travers ses 112 antennes dans les départements. [ ] Ajoutons que l'Umih ne peut que s'opposer à cet accord qui mettrait en péril la marche vers la modernité que nous souhaitons tous les deux, Monsieur le Ministre, au nom de l'emploi, mais aussi de la formation dans nos métiers." zzz74v |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2959 Hebdo 12 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE