du 26 janvier 2006 |
RESTAURATION |
À L'AUBERGE DE LA FEUILLOUSE
Associés contre l’isolement
Rouvray (21) Associés, Jean-Marc Boillin et Olivier Largy ont ouvert l’Auberge de La Feuillouse, à Rouvray, dans le Morvan. Ils reprennent là un ensemble important auquel ils s’emploient à donner une âme et trouver sa rentabilité.
En traversant le Morvan par la N 6, on rencontre la façade moderne de La Feuillouse. L’extérieur, si bien crépi qu’il laisserait croire à un hôtel de chaîne, ne révèle pourtant en rien l’esprit qui prévaut dans cet établissement. “C’est une ancienne ferme que le précédent propriétaire avait (trop) rénovée pour en faire un hôtel. Nous avons commencé à revoir la déco en profondeur pour lui donner un peu d’âme», explique Olivier Largy. Heureusement, de la ferme originelle, il reste une grande cour avec terrasse qui représente un véritable plus en matière d’agrément. Mais aussi une salle de restaurant de 50 couverts, rustique, elle, et pleine de charme. Un vaste ensemble qui a demandé 450 000 E pour l’acquisition et 150 000 E de travaux.
Un outil de qualité
Restée fermé pendant plusieurs années mais demeurée en très bon état, La
Feuillouse offre 26 chambres ; une capacité élevée au regard de son relatif
isolement. Mais les deux associés entendent rapidement bâtir leur clientèle pour
profiter de cet outil de travail, assurément de qualité. “Nous travaillons
sur les critères de jugement immédiat de la clientèle : l’hôtel et surtout le
restaurant. Le bar sera ouvert plus tard”, explique Olivier Largy.
S’agissant de la partie restaurant, les choses semblent bien se présenter : la
moyenne de 27 couverts/jour pour le premier mois d’activité constitue une
performance bien supérieure au point mort. "Certains soirs, nous faisons
salle comble et on nous demande pour des banquets et des séminaires". La
cuisine terroir d’Olivier Largy plaît dans les environs, et le bouche à oreille
fonctionne assez bien pour faire venir des clients de l’Yonne. Il attribue en
partie ce départ réussi à la fidélité des clients du restaurant qu’il tenait
jusqu’en décembre 2004. Toutefois, les deux associés ne s’endorment pas sur ce
premier succès : “Nous ne réussirons qu’à condition de faire venir les gens
de loin, la clientèle locale ne suffira pas. Nous devons faire vivre le
restaurant d’octobre à mai, alors il faut innover. Nous avons commencé à le
faire avec des soirées à thèmes le week-end.”
Hôtel : miser sur le côté campagne
Quant à l’hôtel, qui relève plus spécialement de la responsabilité de
Jean-Marc Boillin, celui-ci ne minimise pas la difficulté : “Tout est à
refaire, les gens se sont habitués à voir l’hôtel fermé pendant des années.”
Il vise les soirées étapes hors saison et le tourisme lorsque viennent les beaux
jours. “Les VRP qui s’arrêtent apprécient le calme du lieu, toutes les
chambres donnent sur la campagne !” En saison, les touristes venus au Parc
régional du Morvan devront former l’essentiel des nuitées. L’heure est au
référencement. Ce qui est chose faite avec l’OT départemental, tandis que des
contacts sont d’ores et déjà pris avec le Parc régional et des voyagistes
étrangers. De même que l’offre pourrait être enrichie à terme de séjours clés en
main.
Les débuts encourageants et le prévisionnel de 320 K€, faisable, ne masquent pas
l’ampleur du défi. Jean-Marc Boillin et Olivier Largy se laissent l’année 2005 «pour
ramer» et s’imposent d’être rentables dès 2006.
SH/ Sensimedia zzz22v zzz36v 961b11
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L'Hôtellerie Restauration n° 2961 Hebdo 26 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE