du 9 février 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
UN VRAI CONTE DE FÉES... À COURCHEVEL
LA LÉGION D'HONNEUR POUR UNE GRANDE DAME DE L'HÔTELLERIE
Paul Bocuse a remis les insignes de la Légion d'honneur à Raymonde Fenestraz, récompense d'une vie dédiée au tourisme à Courchevel.
Raymonde Fenestraz entourée de ses petits-enfants et de Paul Bocuse. |
Tous le reconnaissent : sans Raymonde Fenestraz, Courchevel ne serait pas la station star des Alpes françaises. C'est elle qui, la première, a implanté l'immobilier de luxe, attiré les têtes couronnées, les grandes fortunes et fidélisé la riche clientèle de la station. Celle que l'on surnomme 'la Castafiore' est pourtant partie de rien - ou presque. Un conte de fées l'a porté au sommet du métier qu'elle exerce. Cependant, le chemin n'a pas été pavé de roses pour cette fille d'éleveurs agriculteurs. À la fin des années 1950, Raymonde, née Botta, munie pour toute fortune du produit de la vente d'une vache donnée par son père, quitte la Savoie. Elle s'engage comme fille au pair en Angleterre, puis en Italie. Maîtrisant parfaitement ces 2 langues, elle découvre l'hôtellerie à Châteauroux, car Courchevel n'est pas intéressé par son expérience linguistique. Raymonde, pour retourner en Savoie, doit donc changer de métier. Elle sera agent immobilier à Courchevel 1650.
L'immobilier puis l'hôtellerie
de luxe
Pendant un an, Raymonde
Fenestraz occupe un bureau logement, une baraque de chantier où elle vit au
milieu des ouvriers. Douée pour la vente, elle crée très vite sa
propre agence en 1963. La même année, elle rencontre son mari André,
livreur de café dans les hôtels, restaurants de la région. Raymonde
comprend qu'il y a peu de foncier disponible à Courchevel 1650. C'est donc
à Courchevel 1850 qu'elle bâtira son empire, tout d'abord immobilier,
puis hôtelier. En 1968, la station a le vent en poupe. Raymonde et son mari
font le pari de construire des chalets luxueux. Elle les vendra à de riches
étrangers, séduits par sa faconde et sa maîtrise des langues étrangères,
atouts peu rencontrés à cette époque. En 1990, elle pressent la
crise qui frappera l'immobilier 2 ans plus tard et choisit d'orienter ses affaires
vers l'hôtellerie. Son métier d'origine et sa véritable passion.
Raymonde Fenestraz saisit l'occasion des Jeux olympiques d'Albertville pour proposer
au Comité d'organisation d'occuper un hôtel d'exception. Le Cojo se laisse
convaincre et réserve
Les Airelles, un hôtel de très grand luxe qui ouvre pour les Jeux de
1992. 2 autres hôtels suivront : l'Alpen Ruitor et la Loze.
Une reconnaissance méritée
Raymonde Fenestraz, infatigable
et opiniâtre, sillonne tous les palaces et workshops de la planète. Partout,
elle parle de Courchevel, la station où l'on doit être vu. Les étrangers
affluent. La famille princière d'Arabie Saoudite, les têtes couronnées,
les grandes fortunes du monde se donnent rendez-vous aux Airelles. Le succès
est là et ne se démentira pas.
Très respectée et
appréciée, la 'Grande Dame de Courchevel' a reçu une véritable
ovation d'un parterre de personnalités et d'amis. C'est Paul Bocuse, avec qui
elle sillonne le monde lors de voyages promotionnels, qui lui a remis les insignes
bien mérités. Raoul, son fils, et ses 3 petits-enfants ont fait le déplacement
d'Argentine pour l'occasion. Car Raoul a aussi une âme de pionnier. Plutôt
que de choisir le confort d'un chemin tout tracé, il s'est lancé dans
l'aventure d'une estancia, Le Colibri, qui connaît un beau succès. Bien
qu'habilement secondée par Séverine Petilaire Bellet, Raymonde Fenestraz
reste présente dans son établissement. "J'aime l'hôtellerie,
elle fait partie de ma vie, et c'est un bonheur de saluer mes hôtes."
Comme sa petite-fille, qui a fait un discours émouvant, les invités ont
applaudi son parcours exceptionnel. Bravo à Raymonde Fenestraz !
Fleur
Tari
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L'Hôtellerie Restauration n° 2963 Hebdo 9 février 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE