du 23 février 2006 |
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE |
VOLAILLES CONFINÉES, VACCINÉES OU ÉLIMINÉES
GRIPPE AVIAIRE : NE NOUS ALARMONS PAS
Pour éviter tout risque de contamination des volailles et gibiers par le virus de la grippe aviaire H5N1, le gouvernement français a imposé les dernières recommandations de l'Afssa* sage décision après la découverte en France d'un canard sauvage porteur du virus à Joyeux (Ain). Par ailleurs, l'Union européenne a renforcé son dispositif de lutte contre la propagation de cette épizootie. À ce jour, il n'existe aucun risque de consommer de la volaille d'autant que le virus ne résiste pas aux températures de cuisson. Inutile de s'alarmer.
La France, comme plusieurs autres pays, adhérents ou non à l'UE, a décidé d'imposer sur tout le territoire métropolitain le confinement des volailles élevées en plein air ou en liberté. |
L'apparition d'élevages contaminés par le virus H5N1 au Nigeria, en Roumanie, et la découverte tout dernièrement de cygnes et d'oies infectés en Grèce, en Italie, en Autriche, en Égypte, en Inde, en Allemagne et en France, le week-end dernier, avec la découverte d'un canard sauvage contaminé à Joyeux, dans l'Ain, ont conduit l'Afssa* à imposer le confinement général des volailles et gibiers élevés en plein air ou détenus par des particuliers. En effet, par leurs fientes, par le simple fait de s'abreuver dans un point d'eau situé dans un élevage de volailles en plein air ou de se nourrir dans les mangeoires, les oiseaux sauvages infectés représentent des vecteurs importants de contamination. L'Afssa a également préconisé la vaccination de tous les canards et oies d'élevage dans 3 départements : Landes, Loire-Atlantique et Vendée. "Ces départements, explique Chiara Penzo, directrice générale de l'Afssa au Nouvel Observateur, sont considérés à risque particulier car, d'une part, il s'agit de zones à forte densité d'élevage, notamment de canards prêts à être gavés pour lesquels le confinement n'est techniquement pas applicable, et d'autre part, parce que ces zones humides sont particulièrement attirantes pour les oiseaux sauvages qui peuvent présenter un risque aggravé de contamination." Mais à ce jour, la Commission européenne a émis des réserves d'ordre scientifique et économique concernant ces vaccinations. En vertu du principe de précaution, le gouvernement a décidé d'étendre le confinement déjà appliqué dans 58 départements à l'ensemble du territoire métropolitain et de faire vacciner les volailles dans les 3 départements à risque élevé. À ce jour, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark, la Suède, la Pologne, la République tchèque et l'Estonie, mais aussi la Norvège et la Suisse, ont également décidé du confinement général des volatiles. L'Union européenne estime que c'est aux États membres d'en décider.
Une seule volaille contaminée et tout l'élevage
est détruit
Par ailleurs, les experts
en santé animale de l'Union européenne ont approuvé la semaine dernière
un plan prévoyant davantage d'aides pour la surveillance des oiseaux sauvages,
ainsi que le renforcement de l'embargo sur les plumes non traitées. Ils ont
défini des mesures pour la protection du personnel travaillant dans les élevages
de volailles. Enfin, ils ont décidé que si la grippe aviaire - qui ne
touche à ce jour que des animaux sauvages - infectait ne serait-ce qu'une
seule volaille dans un élevage, la totalité des volailles de cet élevage,
ainsi que tous les oeufs, devront être détruits. Sont également mis
en place une zone de protection d'un rayon de 3 km autour du lieu où aura été
trouvée la volaille malade, comme à Joyeux, et une zone de surveillance
d'un rayon de 10 km supplémentaires. "Il est compréhensible que le
public soit inquiet, a indiqué le commissaire européen à la
Santé, Markos Kyprianou. Mais il ne doit cependant pas être excessivement
alarmé puisque toutes les mesures nécessaires sont et continueront à
être prises. Nous devons apprendre à vivre avec des éruptions
périodiques de grippe aviaire sur des oiseaux sauvages." Rappelons que
les services vétérinaires français sont reconnus comme les plus performants
d'Europe : 8 600 vétérinaires praticiens titulaires d'un mandat sanitaire
assurent un rôle de surveillance pour les services vétérinaires sur l'ensemble
du territoire, tout au long de la chaîne de production, des élevages à la
distribution, et 4 500 agents des services vétérinaires du ministère de
l'Agriculture et de la Pêche, dont ceux installés aux 33 postes d'inspection
frontaliers français, contrôlent la bonne application des mesures d'interdiction
d'importations de volailles, de viandes ou de plumes en provenance d'autres pays
infectés par le virus H5N1 ou d'autres types de virus d'influenza. Enfin, pour
rassurer les convives, il faut rappeler que le virus H5N1 est sensible à la
chaleur et qu'il ne résisterait pas à la température de cuisson des volailles.
Bernadette
Gutel zzz44s
*Afssa : Agence française de sécurité sanitaire des aliments.
Sur les ondes et par mailing Le CIV informe les consommateurs et les restaurateurs
Mandaté par le ministère de l'Agriculture
pour contribuer à l'information des consommateurs sur l'influenza aviaire,
le Centre d'information des viandes (CIV) renforce sa campagne d'information commencée
en 2005. Pour en savoir plus sur la grippe aviaire, vous pouvez également
avoir accès à des questions-réponses préenregistrées
en téléphonant au 0 800 292 292 (gratuit), en consultant le site
www.civ-viande.org proposant des informations plus détaillées et
des liens vers d'autres sites internet référents sur ce sujet, notamment
le site interministériel *Pour recevoir gratuitement la brochure Influenza aviaire ou
grippe aviaire, en savoir plus, formulez votre demande via le site internet
du CIV
www.civ-viande.org ou par voie postale à l'adresse suivante
: |
Pour en
savoir plus sur les volailles Label Rouge Un guide édité par le Synalaf*
Les
volailles fermières Label Rouge élevées en plein air ou en liberté
doivent être confinées partout en France métropolitaine. Leurs mangeoires
et leurs abreuvoirs ne sont, de toute façon, plus à l'extérieur
pour éviter d'attirer des oiseaux sauvages, donc d'éventuelles contaminations
par le virus de la grippe aviaire. De plus, elles sont sous étroite surveillance
vétérinaire. Le réseau vétérinaire d'épidémio-surveillance
en France est en effet très serré. En ce qui concerne les volailles fermières
Label Rouge, une réglementation européenne parue au Journal officiel
de la Communauté européenne fin 2005 donne, pendant une période
maximale de 12 semaines, la possibilité de conserver ce label. "Mais,
tient à préciser le Synalaf*, le parcours en plein air ou en liberté
n'est qu'un seul des critères qui donnent droit au Label Rouge. Il faut rappeler
que les volailles Label Rouge sont de races rustiques à croissance lente
qui reçoivent une alimentation équilibrée et végétale
à 100 %, à base de céréales (plus de 75 %), et que la durée
d'élevage est plus longue (81 jours minimum) que pour les volailles certifiées
(56 jours) et les volailles standard (de 35 à 40 jours). Tous ces critères
ajoutés à une épidémio-surveillance renforcée font des
volailles fermières Label Rouge des volailles de qualité supérieure
et saines." Si vous souhaitez recevoir gratuitement ce guide, passez votre
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L'Hôtellerie Restauration n° 2965 Hebdo 23 février 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE