du 27 avril 2006 |
LICENCE IV |
CHAÎNES ET INDÉPENDANTS S'ENGAGENT DANS LE DURABLE
Le commerce équitable fait aussi son chemin en CHR
Des hôteliers et des restaurateurs ont décidé aujourd'hui d'être relais du commerce équitable, café en tête. Alors que la 6e Quinzaine du commerce équitable démarre samedi 29 avril, le point avec quelques fervents partisans de ce nouveau modèle de marché.
Éric Vincent, directeur général d'Hippopotamus : "Bien que le café équitable soit vendu un peu plus cher, en termes de volumes, on n'a pas baissé et tous les échos que nous remontons sont favorables." |
Le café reste le principal vecteur du commerce équitable, même si, désormais, plusieurs centaines de produits, comme les tissus, existent sous la bannière. Le principe : un commerce de type nouveau, un modèle de marché dans lequel le paysan, maître d'oeuvre de son ouvrage, n'est pas exploité. Jean-Pierre Blanc, directeur général des cafés Malongo, qui a été le premier à proposer un café issu du commerce équitable en CHR, rappelait récemment dans nos colonnes son mécanisme : "Le commerce équitable, c'est acheter un produit à un prix minimum qui permet au petit producteur de vivre dignement du fruit de son travail. Le commerce équitable garantit un prix minimum quelles que soient les fluctuations du marché, un différentiel social qui permet de construire des programmes collectifs, un appui au développement, et enfin, un préfinancement des récoltes qui aide à constituer un fonds de roulement." Un processus avalisé par une labellisation, essentiellement Max Havelaar en France. "C'est une façon de redonner du travail et de la fierté. On a d'un côté un produit bien acheté, et de l'autre, un producteur considéré", explique également Olivier Bernadas, président fondateur des cafés Lobodis*, dont la totalité des produits sont commerce équitable. "Nous ne sommes pas dans des caprices de nantis. Lorsqu'on s'investit dans cette voie, nous dialoguons en permanence avec les producteurs et les coopératives. C'est un processus qui permet aux plus démunis de revenir dans la réalité économique de manière saine." Un postulat mis en place par le père Francisco Vanderhoff au Mexique et qu'il expose dans son livre Nous ferons un monde équitable sorti l'an dernier chez Flammarion. À lire donc impérativement pour appréhender la philosophie et la portée du système. Aujourd'hui, des restaurateurs et des hôteliers ont décidé de relayer la dynamique en référençant régulièrement un café labellisé Max Havelaar, comme l'enseigne Sofitel avec Les Petits Producteurs de Malongo.
La carte Hippo affiche Max
Havelaar
Depuis peu, le label est
aussi apparu sur les cartes des 85 restaurants Hippopotamus avec le Carazao des
Cafés Richard. Le label Max Havelaar bénéficie d'une visibilité
soutenue, avec reprise du logo à plusieurs niveaux de la carte. "Le commerce
équitable est un vrai phénomène de société, avec une sensibilité
croissante du public urbain, commente Éric Vincent, directeur général
d'Hippopotamus. C'est une démarche citoyenne, dans laquelle je trouve normal
de s'inscrire." Un café commerce équitable est acheté un peu
plus cher qu'un café traditionnel et revendu bien sûr un peu plus cher.
"En termes de volumes, on n'a pas baissé et tous les échos que nous
remontons sont favorables", assure Éric Vincent. Lors du référencement
du café commerce équitable, Hippopotamus a distribué à la
clientèle un document explicatif. "Nous avons un rôle pédagogique et informatif à jouer", affirme
encore le directeur général d'Hippo. Outre le café, la chaîne
a distribué le jour de la Saint-Valentin des fleurs commerce équitable
et vient d'ajouter à sa gamme une glace dont la vanille est commerce équitable.
À Paris, le café commerce équitable est présent dans des hôtels
(et leur restaurant) comme le Crillon, le Ritz, le Raphaël, le Régina
ou le Lancaster, qui s'appuient principalement sur l'offre Pod de Malongo. Même
constat dans des restaurants tels que La Muse Vin, Le Globe-Trotter Café ou
Le Procope. On regrettera toutefois dans certains cas la méconnaissance du
personnel, qui confond crus et labels, par exemple.
À l'occasion de la 6e Quinzaine
du commerce équitable, qui démarre samedi 29 avril, une soixantaine de
bars et de restaurants sont associés à Artisans du Monde. Parmi eux
: le Potimarron à Dijon, le Café Tandem à Nevers, l'Atelier Gourmand
à Bourg-en-Bresse, le K'Za à Briançon ou encore Le Café Sucré Salé à
Boulogne. Au-delà du café, consommer équitable fait son chemin en CHR.
Sylvie Soubes
zzz22v
* Sur le web www.lobodis.com
Du petit-déjeuner au bar
Forte implication de Mercure durant la Quinzaine
170 hôtels
Mercure en France vont sensibiliser leurs clients et leurs collaborateurs au commerce
équitable, du 29 avril au 14 mai. "Les petits-déjeuners buffet,
qui proposent déjà des boissons chaudes issues du commerce équitable,
seront agrémentés de nouveaux produits avec de nouvelles saveurs",
annonce-t-on. Au bar et en cuisine, plats et cocktails seront également réalisés
avec des produits du commerce équitable, et des rencontres vont être
organisées dans les établissements avec des petits producteurs invités
par Accor. Un jeu-concours destiné à la clientèle est également
au rendez-vous avec, pour gros lots, des machines à expresso et des séjours.
"Ces actions visent à montrer au plus grand nombre comment consommer
autrement, de manière plus juste. Les hôtels Mercure, qui cultivent l'ancrage
régional, sont de réels lieux de promotion pour les produits portant le
label commerce équitable", souligne le directeur marketing Mercure, Franck
Point. Durant la Quinzaine, les hôtels Mercure qui participent à l'opération
vont offrir "à tous leurs clients une boîte de métal de 80
g de café moulu pur arabica Malongo". Soit l'équivalent
de 10 tonnes de café. Les autres boissons sous label sont le thé Indar, le chocolat
Monbana et les jus de fruits Alter Eco.
Sys. S.
Le commerce équitable, un concept
positif pour 69 % des Français Selon le 1er baromètre Malongo-TNS Sofres consacré au sujet. En ouverture de la 6e Quinzaine du commerce équitable, Jean-Pierre Blanc, directeur général des cafés Malongo, a présenté cette semaine à Paris les résultats du 1er baromètre du commerce équitable*. L'objectif ? "Faire le point, une fois par an, sur les attitudes et perceptions des Français face à ce nouveau type de commerce." Et voir aussi comment celles-ci évoluent. Ainsi, aujourd'hui, "un Français sur deux a le sentiment de savoir exactement ou assez bien ce qu'est le commerce équitable" et 69 % "évoquent un concept positif". Autre constat : l'intérêt pour le commerce équitable est d'autant plus fort que "le capital socioculturel est élevé". Parmi les populations les plus sensibles au principe : les cadres, les diplômés et les habitants de l'agglomération parisienne note l'enquête. Sur l'acte d'achat, 26 % des "Français déclarent acheter au moins une fois par mois un produit issu du commerce équitable", et pour 29 %, "le produit issu du commerce équitable, est prioritaire" lorsqu'il est disponible. 50 % des personnes interrogées estiment "que c'est le moyen d'aider les plus pauvres". La notion de respect des producteurs est évoquée par 35 % et "l'idée d'achat de produits de qualité est également citée par 16 % des Français". * Enquête réalisée les 22 et 23 mars auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. La totalité de l'enquête est disponible sur le site www.malongo.com |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2974 Hebdo 27 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE