du 27 avril 2006 |
GERER SON ENTREPRISE |
UN EXEMPLE DE RÉOUVERTURE RÉUSSIE
Le réveil de La Vague d'Or à la Seyne-sur-Mer
Sur la côte varoise, la renaissance d'un établissement en sommeil depuis de nombreuses années est à prendre en exemple. Un exploit ! Qui est essentiellement dû à la volonté, au goût du travail bien fait et au respect de la clientèle.
Par Jean-Gabriel Du Jaiflin, auteur du sujet interactif 'Implanter et gérer un restaurant, démarche HACCP incluse'
Depuis
la fermeture du Casino des Sablettes à la Seyne-sur-Mer en 1993, malgré
la réhabilitation spectaculaire de l'isthme et de la plage des Sablettes, la
partie ouest de celle-ci était toujours un peu laissée à l'écart.
La municipalité a pris à coeur de rénover tout ce quartier comme,
également, une grande partie de la ville, ce qui est une très bonne chose
pour le tourisme. Face à la Grande Bleue, La Vague d'Or était pratiquement
à l'abandon, la partie restauration avait été délaissée
depuis 8 ans, seul subsistait le salon de thé qui utilisait les immenses terrasses
où une clientèle clairsemée se prélassait au soleil.
En 2003, Bruno Ciaravola, un enfant
du pays, obtenait la gérance pour une année de ce lieu charmeur. Bruno
n'est pas un novice de la profession à 35 ans, après avoir exercé
en salle dans de prestigieux palaces en France et outre-Manche. Ils ont testé,
dans un restaurant de plage, avec son épouse Natjet, leurs capacités d'entrepreneur.
Car il faut être un entrepreneur obstiné et un peu téméraire
pour se lancer dans cette aventure sans pratiquement aucun moyen financier. Il a
fallu prendre des risques importants pour réinvestir au fur et à mesure
tous les revenus du restaurant dans la remise en état du lieu dont il n'était
que simple gérant. Cela a permis les premiers achats indispensables au respect
des règles d'hygiène comme les armoires frigorifiques. Maître-mot
de l'entreprise : le service à la clientèle. La réussite ne tarde
pas à se manifester tant et si bien que le propriétaire des murs accepte
de vendre son fonds de commerce.
La cuisine vitrée où officient
les cuisiniers en tenue impeccable donne sur la salle. Les terrasses n'ont pas été
négligées : tous les sièges en fonte d'aluminium blanc sont recouverts
de coussins confortables, la 2e terrasse adossée à un muret
jouxte la plage publique de sable fin. Ce qui permet, l'été, de déguster
une glace en surveillant les bambins qui jouent au bord de l'eau. L'établissement
atteint ainsi une capacité de plus de 400 places assises.
Un personnel de qualité
Pour faire face à
cette capacité très importante avec la volonté de donner du rêve
à la clientèle, il était absolument indispensable d'avoir un personnel
à la hauteur. Ici, le rapport direction-employés est d'une qualité
rare, un turn-over quasiment inexistant.
L'établissement ne fonctionne
que le midi hormis le week-end 7 mois de l'année, donc le personnel
est plus disponible quant il s'agit d'avoir
des journées plus longues durant la période estivale.
Bruno Ciaravola nous dit qu'il a eu la chance
(c'est un terme qui revient souvent dans sa conversation) d'embaucher, en juin 2004,
Jean-Luc Cottan et Serge Vaz, tous deux chefs de cuisine ; ils se sont pris de passion
pour ce challenge, redorer le blason de ce nouveau temple de la gastronomie varoise.
Bien sûr, il a fallu du temps, revoir tout le personnel et la conception de
la cuisine. Ils sont désormais une douzaine, dirigés par Serge Vaz en
cuisine, appuyés par le chef-pâtissier Samuel Satorio, indispensable
pour fournir le salon de thé (pas moins de 100 petits-déjeuners le dimanche
matin), sans oublier les pains spéciaux faits maison. La salle n'est pas en
reste puisque une quinzaine de personnes s'active pour le plus grand plaisir de
la clientèle. Tous et toutes, en tenue, moderne, chic et irréprochable,
sous l'oeil expert et vigilant de Bruno Ciaravola et de son épouse.
Confort de travail
Coté équipement, même s'il n'est
pas de la dernière génération, hormis les armoires frigorifiques
et un four mixte 10 niveaux GN 2/1 en pâtisserie acheté récemment,
rien ne manque et tout est dans un état d'entretien remarquable. Les chefs
ont su adapter la marche en avant dans les locaux existants afin d'être conformes
aux textes législatifs avec, bien entendu, la rigueur budgétaire imposée
par la rénovation au coup par coup suivant les rentrées financières.
Les locaux techniques ne sont pas en reste ; réserves spécifiques pour
les produits réfrigérés, plonge batterie, une laverie indépendante
qui va être prochainement repensée pour offrir un confort de travail
au personnel de ce poste-clé dans ce type d'établissement. Une buanderie
professionnelle : 3 laveuses 7 kg, séchoir et table de repassage aspirante,
un choix pour s'assurer du suivi de la qualité du linge de table et des tenues
de travail. Vestiaires séparés hommes et femmes, sanitaires clientèle
conformes à la législation, etc.
Autofinancement
L'entreprise
s'autofinance avec bonheur depuis son ouverture, ce qui est le gage d'une
gestion saine et efficace. Bruno Ciaravola reconnaît que ce n'est
pas facile tous les jours, et qu'il n'a pas de berline luxueuse dans son garage.
Car toute l'équipe est au service du client pour un rapport qualité-prix
époustouflant, un plat du jour à 9,50 E, des formules de 13,50 E au
menu à 32 E, un ticket moyen de 25 E le midi (200 couverts en semaine) et
de 40 E le week-end où ils arrivent à servir plus de 400 convives pour
un service. "Ce résultat s'acquiert par une rigueur de tous les instants",
nous explique Jean-Luc Cottan, qui est devenu directeur de salle (il remplace Serge
Vaz les jours de congé), des achats judicieux, une cuisine créative où
la qualité gustative ne doit avoir d'égal que la présentation des
plats avec une recherche minutieuse de la mise en valeur pour chacun d'entre eux.
La boulangerie, viennoiserie, pâtisserie maison augmentent la marge de façon
non négligeable.
L'environnement touristique en forte progression
à la Seyne-sur-Mer et le bouche à oreille ont permis à l'établissement
de progresser de manière constante depuis son ouverture début 2004, passant
de 30 couverts par jour à plus de 500 durant la période estivale où
le soleil est au rendez-vous.
La Vague d'Or
Plage des Sablettes
Promenade Charcot
83500 la Seyne-sur-Mer
Tél. : 04 94 94 80 00
www.lavaguedor.com
Projets Bruno Ciaravola ne compte pas en rester là, il a déjà un projet de restaurant similaire de 400 à 500 m2 en centre ville, voila qui donnera à la commune un atout supplémentaire dans son projet de devenir la station balnéaire supplémentaire dont TPM (Toulon Provence Méditerranée) à bien besoin. Un restaurateur peut donc bien être un acteur de la dynamique générale de sa commune. |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2974 Hebdo 27 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE