du 19 octobre 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
COUP DE POUCE POUR LES UNS, COUP D'ÉPÉE DANS L'EAU POUR LES AUTRES
Jean-François Copé annonce une taxe de 5 E par jeu automatique
Marilou et Jean-François Copé inaugurent un baby-foot sur un trottoir de Saint-Ouen (93). |
Saint-Ouen,
en Seine-Saint-Denis lundi matin. Dans l'artère principale, nombreux sont les
journalistes rassemblés autour du bistrot Chez Jeannot et Marilou. Le ministre
délégué au Budget et à la réforme d'État, Jean-François
Copé, est attendu avec impatience. En particulier par les membres de la Confédération
des jeux automatiques (CFA) et les représentants du collectif Sauvons les cafés.
Le porte-parole du gouvernement va en effet annoncer officiellement la baisse de
la taxe sur les jeux automatiques, passant d'un montant variable selon les communes
(16 E, 92 E, voire beaucoup plus…) à un montant forfaitaire ramené
à 5 E. Sous un ciel résolument clément et les appareils photos,
entre flipper et baby-foot, Jean-François Copé va en effet souligner
la nécessité de préserver lieux de vie et de convivialité dans
les quartiers. Un succès sous forme de bouée de sauvetage pour le président
de la CFA, José Hody. Selon lui, et grâce à cette mesure, 40 000
appareils pourraient retrouver le chemin du zinc d'ici à fin 2007. Il y en
aurait un peu plus de 70 000 en activité actuellement. Côté cafetiers,
peu de chiffres à mettre sur le tapis.
Personne, aujourd'hui, n'est vraiment
- semble-t-il - en mesure de situer la rentabilité d'un appareil. Et mot malheureux
dans la bouche de Jean-François Copé, celui-ci a rapproché la mesure
de l'interdiction totale de fumer dans les
CHR. "Ça n'a rien à voir", explose Christian Navet, membre
du directoire de l'Umih. Si "les machines ont disparu, c'est parce que les jeunes
se sont tournés vers d'autres types de jeux, comme l'ordinateur et les jeux
en réseau. Ensuite, pour qu'un flipper soit attractif, il doit être changé
tous les 3 à 4 mois. Sinon, l'utilisateur se lasse. L'investissement est
lourd pour le placier. Un flipper vaut entre 3 000 et 4 000 E. De leur côté,
les cafetiers préfèrent mettre des tables destinées à la restauration
du midi, qui sont toujours plus rentables". Christian Navet, également
président de l'Union patronale d'Île-de-France,
reconnaît toutefois que la problématique varie entre zones urbaine et
rurale. Son profond regret dans ce dossier : que "le gouvernement réagisse
quand il y a le feu au lac. C'est trop tard. C'est une mesure qui vient après
la bataille. Elle est trop tardive pour réussir à faire revenir les
jeux dans les bars". Bien sûr, la CFA veut, quant à elle, y croire.
Sy. S.
zzz74v
Beaucoup de bruit…
pour rien ?/font> Question ironique de beaucoup de patrons de bistrots : "À part M. Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, qui de temps à autre s'évade de l'aridité des comptes publics (on le comprend), qui joue au baby-foot en France ?" Pour bien nous persuader de l'importance de la mesure annoncée lundi à grand renfort de caméras et de conférences de presse, notre argentier a fait une brillante démonstration dans un troquet de banlieue. Ah, bon ? C'était si important, l'allègement de la taxe sur les flippers et les baby-foot ? "UUn peu comme si l'on disait aux marchands de jouets que la TVA sur le jeu de croquet passait à 0 % en contrepartie de l'interdiction de vendre des consoles video !", s'est exclamé le patron d'un bar parisien. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2999 Hebdo 19 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE